gtentac a écrit:
On est d'accord sur le fait que la garantie des dépôts c'est du pipeau...
Ceci étant, nationaliser en créant des structures abracadabrantesques, les politiciens savent faire... sauf si bien sûr tout le monde panique et retire ses sous, on n'en est pas encore là mais il faudra effectivement être vigilant... rappelez vous quand même Cantona qui appelait au bankrun en 2010 et au final a dû retirer 1000 euros !
Argentum Aurum a écrit:
Amha, vous avez un train de retard; nationaliser ou adosser (Fortis, Dexia, CIF?) c'est possible jusqu'à un certain point.
Mais maintenant, faute de sous, ce ne sera plus possible. Ce sera la faillite pure.
Y'avait déjà plus de sous depuis longtemps pour le sauvetage de Dexia !!
En Europe, on peut encore prolonger la dilution monétaire : quantitative easing, fédération de dettes, etc... (c'est lamentable, mais je pense que c'est ce qui va se passer, et ça enrichit les spéculateurs donneurs d'ordre auprès des politiciens).
Mais si, on en est là. On est en plein dedans. Il y a en ce moment même un énorme Bank Run sur les banques grecques, espagnoles, et sans doute italiennes. Il y a la Suisse qui vient d'avertir officiellement les (gros) épargnants de la zone euro qu'elle envisageait de mettre en place des mesures de contrôle des capitaux pour limiter la hausse du franc suisse, ce qui est un appel du pied aux mêmes épargnants pour qu'ils mettent le plus rapidement à l'abri leurs euros en Suisse, tant que la porte est encore ouverte (à raison de 7 milliards d'euros qui entraient chaque jour en Suisse au dernier pointage, cela ne fait jamais que 200 milliards d'euros qui vont se réfugier en Suisse tous les mois).
Le problème de l'Espagne est très simple. Il a fallu des mois et des mois pour parvenir à un semblant de solution pour la Grèce, et on sait maintenant officiellement, car les dirigeants européens étaient tous au courant bien avant nous de la gravité de la situation, qu'il faudra mettre en oeuvre un nouveau plan d'aide dès le mois prochain, et qu'il faudra une rallonge de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Si nous n'avons pas été capables de nous occuper sérieusement de la Grèce, nous n'en serons pas davantage capables pour l'Espagne. Cela va faire maintenant bientôt deux mois que nous assistons au spectacle grotesque de Rajoy niant l'évidence, parce qu'il sait, et que tout le monde sait, que les banques espagnoles ont englouti des centaines de milliards d'euros dans l'immobilier, et que lorsqu'il dit ne pas avoir besoin d'aide, c'est risible.
C'est risible si on n'est pas espagnol. Si on est espagnol, ou si on a des intérêts en Espagne, cela fait tout de suite beaucoup moins rire, parce que vu la manière dont la Grèce a été sauvée pour se retrouver toujours davantage au bord de la faillite, il y a de quoi se poser des questions. Et les protestations de Rajoy n'ont fait que renforcer les inquiétudes, et monter la panique. Il suffit de voir l'envolée du solde Target2 de la Bundesbank vis à vis de la banque centrale d'Espagne pour comprendre qu'il y a d'énormes mouvements de rapatriement de capitaux en provenance d'Espagne. Ce sont ces mouvements, impossibles à dissimuler, qui ont finalement forcé Rajoy à reconnaître du bout des lèvres que Bankia avait besoin d'aide, d'abord 5 milliards, puis 10, puis 15, puis 20, et maintenant 27 milliards d'euros. Et ça, c'était il y a trois semaines !
Toutes les informations dont nous disposons sur l'existence d'un éventuel Bank Run sont toutes vieilles d'au moins une semaine, et sont susceptibles d'être sous-estimées, pour ne pas contribuer à créer de panique. Celles sur l'évolution des soldes Target2, beaucoup plus fiables, datent toutes d'au minimum un mois. Autant dire qu'à ce compte-là, on risque de découvrir l'existence d'un Bank Run le jour où en allant chercher quelques sous au distributeur, on découvrira que les gens font la queue devant nous.