Zorro a écrit:
Ca s'achète le pétrole pour être revendu dans 6 mois/1 an / 2 an ??
Je crois que les réserves sont de l'ordre de 3 mois. Entre la production et la consommation, il s'écoule en fait assez peu de temps. Il n'y a pas trop la possibilité de retarder une livraison physique, car tout le monde sera obligé de constater la pénurie... tandis qu'avec l'or, bien sûr, c'est différent puisque les investisseurs demandent rarement la livraison physique.
Et une pénurie d'or n'a pas les mêmes conséquences qu'une pénurie, délibérée ou non, de pétrole.
Selon moi, le pétrole est avant tout un problème de flux physique, le prix étant considéré comme très secondaire. En effet, l'élasticité prix/volume n'existe pas en fait. Lorsque la consommation s'approche du flux maximal de production possible, les prix commencent à faire n'importe quoi, comme en 2008, où les prix sont passés de $130 à $40 en quelques mois, pour une production qui a varié d'un pour cent.
Selon Christophe de Margerie interrogé en 2011 sur ce sujet à l'assemblée nationale, ce flux maximal serait de l'ordre de 95 millions de barils/jour... Et on est à 93 millions de barils/jour...
http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr ... 708091.aspEvidemment, plus on va se rapprocher de ce plafond de production, plus les prix du WTI et du Brent vont faire n'importe quoi, et devenir ultra-spéculatifs.
A noter que la production du Brent est en chute libre depuis 2000, et que sa production devient de plus en plus mineure par rapport à la production mondiale.
Tout ça pour dire que l'illusion financière pourra être maintenue tant que la production (dont le potentiel en réserve et flux diminue) pourra faire face à la demande (qui s'accroit avec la démographie). Quand les courbes se croiseront, l'hologramme ne pourra vraisemblablement plus fonctionner, et on passera à "autre chose".
Le (PIB-dette) mondial est exactement proportionnel à la production d'énergie primaire mondiale ($7000/ tonne équivalent pétrole). Au passage du flux maximal, il n'y aura plus de croissance économique possible dans le monde réel, quelles que soient les gesticulations des "politiques" et des "économistes".