Un extrait du SANNAT du jour ...
"Justement, à propos du gouvernement. Je vous parlais, au début, du dernier papier de Simone Wapler sur les signes d’une faillite de la France. Bon, en fait, comme Simone, je fais partie de ceux qui pensent que la France est déjà en faillite. La seule question est comment allons-nous l’officialiser et quand.
Les signes de la France en faillite
Pour la porte-parole du gouvernement, notre pays, comme nous l’avons déjà dit, est « en état de faillite aggravée ». Comme quoi, c’est déjà presque semi-officiel.
Pour Simone Wapler, il y a 4 signes avant-coureurs à surveiller de très près.
1 – Une nouvelle dégradation des obligations souveraines françaises
Maintenant que nous n’avons plus notre triple A (AAA) et que nous sommes passés « AA+ », une nouvelle dégradation pourrait accélérer la catastrophe. Les effets se feraient sentir sur les marchés, mais aussi à l’échelle politique et économique – puis à votre niveau, en tant que citoyen et contribuable.
Plans de rigueur, nouvelles mesures fiscales, faillites bancaires… Tout cela pourrait être au programme dans les mois qui viennent.
Surveillez tout nouveau communiqué des agences de notation comme du lait sur le feu.
C’est le risque de cercle vicieux à la grecque où chaque baisse de notation entraîne la nécessité de plus de rigueur, qui vient tuer tout espoir de reprise économique.
Les nouvelles augmentations d’impôts prévues en 2013 nous entraînent de toute façon tout droit sur ce chemin.
2 – Attention aux augmentations de capital de nos banques…
Le 22 septembre 2011, une note du FMI chiffrait les pertes potentielles des grandes banques européennes à 200 milliards – 300 milliards d’euros en incluant les banques locales des six pays en difficulté notoire : Grèce, Portugal, Irlande, Belgique, Italie, Espagne.
Les banques seront obligées de se recapitaliser. Mais n’oubliez pas qu’elles seront en concurrence directe avec les États sur le marché obligataire, pour lever des fonds qui se font de plus en plus rares.
Là encore, je ne peux que vous conseiller de garder un œil sur ces augmentations de capital : au moindre signe de difficultés, renforcez immédiatement vos mesures de protection financière.
D’ailleurs, il y a quelques jours, c’est l’ensemble du secteur français qui a été dégradé par les agences de notations qui sont également très inquiètes de l’effondrement annoncé du marché immobilier dans l’Hexagone.
Pour petit rappel qui a son importance, l’immobilier au sens large représente 20 % de notre PIB. Vous avez bien lu : 20 %. Le secteur de l’automobile est totalement anecdotique par rapport au poids de l’immobilier dans notre économie. Vous imaginez l’impact d’un krach dans ce secteur sur les comptes aussi bien des banques que de l’État. Catastrophique.
Mais rassurez-vous, la France ce n’est pas l’Espagne, ni les subprimes américaines. À moins que l’on ne vous ait pas tout dit, ce qui de vous à moi sera le cas, et Monsieur et Madame Toutlemonde vont rapidement le découvrir.
3 – … sans parler du placement de nos obligations d’État !
Là encore, c’est un signal de faillite fort : le jour où le marché rechignera à nous prêter de l’argent en achetant nos obligations souveraines.
Nos dettes souveraines sont détenues à 65 % par des étrangers ; nous sommes donc dépendants de leur bon vouloir à continuer d’acheter nos titres – et donc financer nos déficits.
Or, avez-vous remarqué que ces derniers temps, malgré leurs belles promesses, les fonds souverains chinois ou qataris ne sont pas si pressés d’acheter notre papier ?
Si le FESF n’attire pas les foules empressées, cela laisse mal augurer des prochaines levées de fonds de l’État français qui est – répétons-le – garant du FESF.
En gros, l’idée c’est de surveiller les « adjudications ». Est-ce que les investisseurs achètent bien notre dette. Parce que s’il n’y a personne pour l’acheter… et bien cela signifie que l’on ne peut plus se financer…
C’est donc un point et un indicateur très important. On peut voir à travers ces opérations une dégradation éventuelle de nos conditions de financement.
4 – Le seuil fatal des 6 %
Dès l’instant où le rendement de l’emprunt dépasse les 6 %, la situation bascule. Le seuil a été fatal à la Grèce et au Portugal. Il a plongé l’Italie dans la tourmente. C’est à ce niveau que le point de non-retour est officiellement atteint et que l’on appelle le FMI à la rescousse. Dans notre cas, il en coûterait 30 milliards d’euros supplémentaires.
Nous en sommes à 2,2 % à l’heure où j’écris ces lignes. Mais une nouvelle dégradation n’est pas à exclure. Nous serions alors sur le fil du rasoir : restez attentif à tout frémissement à la hausse de cet indicateur extrêmement important.
Il est vital de vous tenir informé, afin de pouvoir agir rapidement et efficacement en cas de faillite déclarée de notre pays.
Parce que, comprenez-moi bien, les conséquences potentielles sont dramatiques pour vous, votre argent et votre mode de vie. Elles vont au-delà de l’inévitable effondrement du CAC 40, ou même de l’inflation galopante qui s’ensuivrait, laminant votre pouvoir d’achat.
Bien que pleinement d’accord sur ce point avec Simone, j’apporterais quelques menus compléments. En fait, ce seuil des 6 % est totalement empirique, c’est-à-dire qu’il correspond en effet à ce que nous avons pu voir pour l’Italie ou l’Espagne.
Compte tenu des spécificités françaises et de la taille de notre économie, il n’est pas sûr que ce seuil s’applique à nous. Pour tout vous dire, je pense que dès que les taux de la dette de notre pays dépasseront les 4 %, nous serons dans une situation très, très difficile, puisque cela serait déjà le double de ce que nous payons aujourd’hui.
A l’heure actuelle, nous continuons à emprunter à taux négatifs. Les marchés se sont plutôt montrés aimables et compréhensifs. Ils ont même laissé à notre nouveau gouvernement socialiste le temps de s’installer.
Pour ceux qui veulent bien entendre ce qui se dit outre-Rhin, nos amis germains semblent être en revanche à bout de patience.
Ils veulent des résultats et des efforts côté français. Du vrai effort, de l’effort qui fait mal, sinon pour eux ça ne compte pas.
Or François Hollande ne veut pas être le président qui fait mal.
Il est fort probable que les Allemands sonnent le début de la charge sur la France (après le 6 novembre), et Angela et ses sbires commencent déjà à en parler ouvertement, ce qui n’est pas bon signe.
Remarquez, les Allemands ont toujours eu un véritable avantage compétitif sur la façon de charger ses voisins. Déjà en 40, ils appréciaient notre gastronomie, notre vin, et nos monuments.
Comme quoi, au-delà de la blague, les choses n’ont pas changé depuis 70 ans. On ne rendra jamais la France compétitive comme l’Allemagne. En ce sens, effectivement mieux vaut essayer de jouer avec nos atouts. Mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire.
Quoique, on peut aussi raisonnablement se demander s‘il y a encore quelque chose à faire…
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