Didier Dufau pense la même chose. Morceaux choisis d'un billet récent (il y en a beaucoup qui donnent des éclairages assez justes) :
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Les banques centrales ont globalement créé près de 10.000 millions de liquidité banque centrale (...). La FED a presque atteint la moitié de ce nombre. La BCE n'est pas très loin derrière. Son émission de monnaie n'est pas du tout la première. Le bilan de la BCE est passé de 1.000 milliards à 2.500 fin 2012. Depuis nous en sommes à la seconde émission. Le bilan atteint 4.000 milliards fin 2014 et sera de plus de 5.000 milliards fin 2015, soit une hausse globale de près de 4.000 milliards. La seule nouveauté de l'émission actuelle est purement juridique et concerne les actifs que la banque centrale accepte de refinancer. Au total, les accroissements de liquidité des banques centrales atteindront plus de 12.000 milliards fin 2015. (...) La nouveauté n'est donc pas économique mais seulement juridique. Il fallait faire tomber le dernier tabou : refinancer les dettes d'état. (...)
Comme dans les années trente, tous les grands pays auront finalement dévalué pour se retrouver Gros-Jean comme devant quelques années plus tard. Ces dévaluations successives, dans un monde de liberté des mouvements de capitaux, auront entraîné des folies spéculatives et entravé l'économie réelle, sans apporter de vraie solution. (...)
La presse se demande si "cela va marcher", rappelant le succès américain, largement imputé au gaz de schiste, voire anglais, imputé à la place financière de Londres, mais aussi l'échec Japonais. Cela marcherait si l'activité commerciale nationale et internationale repartait d'un bon pied. Les mesures prises depuis 8 ans n'ont pas principalement cette vocation. Comme nous l'avons vu, le but est de faire face à la perte de 12 mille milliards de dollars encourue par l'économie baudruche. On a sauvé les banques artificiellement, en faisant intervenir les Etats. Maintenant on sauve les Etats qui sont à bout de souffle fiscal. On évite un krach général. Mais on ne stimule rien. Les taux d'intérêt sont déjà extrêmement bas, presque trop bas pour une rationalité économique d'entreprise. Les entreprises ont besoin de demande globale. (...)
Au total, faute de vouloir réformer le système monétaire international, chaque sous-système est obligé de prendre des mesures d'urgence pour tenter de ne pas subir seul les effets de la crise et la crise perdure indéfiniment. Une économie baudruche percée de toute part, avec des instances dépassées qui tentent de maintenir la quantité d'air de façon artificielle au lieu de colmater les brèches, n'est pas une organisation intelligente de l'économie internationale. (...)
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