On n'est pas sur le topic du vin mais je vais essayer à la provocation de Numis assez rapidement.
Dans un premier temps, il ne faut pas confondre vignes bio (ou bio-D), vins bio et vins "natures" ou "naturels".
On peut avoir des vignes traitées en bio (ou en bio-dynamie même si cela est beaucoup plus rare) et, lors de la vinification, ajouter tout un tas d'intrants et produire un vin industriel. Les intrants (non exhaustive) peuvent être du souffre (à plus ou moins forte dose), des levures (arômatiques ou non) et des enzymes pour les plus courants, ou encore des acides divers et variés (tartrique, citrique, ascorbique), des bactéries pour aider la fermentation malo-lactique, des copeaux ou plaquettes de bois pour aromatiser artificiellement, etc. De plus, le moût ou le vin peut être collé à l'aide de protéines (albumine, caséine, sang, ichtyocolle) afin de le stabiliser et ensuite filtré afin de le clarifier. Sans oublier la possibilité d'utiliser des tannins, l'osmose inverse ou encore la desalcoolisation...
Les vins de supermarchés avec un petit logo vert sont très souvent faits comme ça.
Concernant les vins bio, labellisés depuis quelques années, les procédés utilisés sont les mêmes que pour les vins "classiques" excepté pour quelques procédés industriels il me semble et les dose de souffre autorisées sont réduites. A vrai dire, je ne crois pas que cette labellisation ait rencontré un succès énorme.
Enfin, les vins "natures". Aujourd'hui, rien ne réglemente cette "appellation" même si l'INAO bosse dessus en ce moment. Et c'est vrai que dans cette catégorie, il y a à boire et à manger. En général, ces vins sont issus de vignes cultivés en biodynamie, ou s'en inspirant fortement, et les intrants sont limités, au maximum, à l'utilisation du souffre en quantité faible. Derrière les vins "natures" se cache des merveilles mais aussi des vins avec des défauts rédhibitoires (acidité volatile trop présente, goût de "souris", refermentation en bouteille, déviations aromatiques diverses et variées... Mais après quelques recherches et de conseils auprès de professionnels aguerris, il est tout à fait possible de ne boire que des vins "natures" sans avoir de mauvaises surprises. Le preuve, je ne bois quasiment que ça
et le taux d'échec est très faible. Par contre, il faut aimer les vins vifs, tendus, à l'acidité plutôt marquée et aux arômes primaires (sur le fruit). Les amateurs de surmaturité ou de bois doivent passer leur chemin.
Concernant la remarque de gr33n, elle est tout à fait justifiée. Les plus grands domaines et châteaux de France ce sont mis à la biodynamie depuis plus ou moins longtemps et tendent à limiter au maximum les intrants. Parmis les vins les plus connus, on peut citer le mythique domaine de la Romanée Conti, Anne-Claude Leflaive, de Montille pour la Bourgogne, Petrus, Yquem, Pontet-Canet à Bordeaux. Dans les autres régions, les meilleurs vins sont en bio-d, et certifiés, depuis longtemps. Rayas à Chateauneuf du Pape, Chapoutier à Hermitage, Lallemand à Cornas, Jamet en Côte Rotie pour la vallée du Rhône, Zind-Humbrecht, René Muré en Alsace...
Je m'arrête là, mon travail m'attend