J'ai recu un mail d'invitation a un café citoyen sur le theme Une monnaie complémentaire mondiale écologique : Le "Crocus"
Meme si l'idée parait intéressante, j'ai une petite méfiance dans l'idée d'une monnaie mondiale
Citer:
Présentation par Hélène Nivoix (membre d’Attac)
Café citoyen organisé par l’Association pour le Développement d’Alternatives
Cet « outil monétaro-écologique », pourrait être lancé par l’ONU. Il s’agirait d’articuler une proposition économique avec une donnée trop souvent négligée : la force de la nature (l’élément végétal notamment), sa puissance de régénération, l’abondance spontanée de la Vie dans toute sa richesse, écosystémique et planétaire.
Le Crocus, ce projet de monnaie mondiale est un moyen de régulation globale de l’écologie. Il vient donc interroger les autres instruments existant : quotas, incitations, subventions, taxes… Le Crocus relève aussi de certains de ces instruments, mais c’est d’abord une monnaie. C’est pourquoi, nous aborderons donc nécessairement les relations entre les autres projets de monnaie mondiale (Crocus, Bancor, DTS du FMI, Phénix…) avec les monnaies continentales (euro, Yen…), nationales, régionale (le Pive, etc.) et locale.
Proposition :
- Qui instaurerait le Crocus ? L’ONU.
- Qui créerait la masse monétaire ? Le Fonds monétaire organique (FMO).
Selon quels critères ?
- toute augmentation de la biomasse (attestée par la communauté scientifique mondiale) se traduirait par une émission proportionnelle de Crocus ;
- les pays déjà soumis aux dommages dus au réchauffement climatique bénéficieraient d’une bonification.
Avec quelles conséquences ?
Tout pays souhaitant se voir attribuer des Crocus par le FMO aurait intérêt à :
- réduire voire interdire (ou compenser) la déforestation,
- éviter l’artificialisation de ses sols,
- promouvoir une agriculture « écologiquement intensive » permettant, grâce à des sols toujours plus riches en humus, de rentabiliser au maximum l’apport annuel de calories solaires sur une parcelle donnée. Ce qui signifie : non-labour ; polyculture-élevage, agroécologie, agroforesterie, permaculture (par opposition à la monoculture) ; une biodiversité la plus riche possible (par opposition aux OGM) ; permettant un équilibre écologique optimal (par opposition à l’usage des engrais et biocides chimiques).
Outil « monétaro-écologique », le Crocus viendrait donc exprimer par son accroissement* :
- la force de la nature, notamment de son élément végétal, que Claude Bourguignon a résumée en une formule : « Tu sèmes un grain de blé, tu en récoltes cent. Qui dit mieux ?! »
- l’effort humain commun pour, prenant appui sur cette force, infléchir le réchauffement climatique et restaurer les sols de la planète qui sont actuellement en péril.
Ce dynamisme spontané de la biomasse, résultat de l’abondance d’énergie prodiguée par le soleil, fait du Crocus une monnaie naturellement inflationniste fournissant :
- un enrichissement de toute la collectivité humaine et non plus seulement de l’agrobusiness (les multinationales semencières et chimiques, ou celles qui pratiquent l’accaparement des terres) ;
- une incitation à enrichir toujours plus les milieux biologiques, notamment agricoles ;
- une bonne raison de ne pas détruire les écosystèmes naturels ;
- la création de millions d’emplois ;
- l’éradication de la faim.
Concrètement, quel serait le fonctionnement du Crocus ?
- les attributaires « en première instance » seraient les gouvernements des pays volontaires, à charge pour eux d’attribuer les crocus aux destinataires ;
- ceux-ci ne pourraient être que des personnes physiques, majoritairement : paysans, salariés agricoles, ouvriers forestiers, gardes forestiers et naturalistes sur le terrain ;
- la convertibilité serait dûment encadrée : seules ces personnes auraient le droit d’échanger les crocus perçus : soit contre la monnaie de leur pays, soit contre la monnaie locale sociétale de leur collectivité ;
- les crocus « rachetés » par le gouvernement iraient amorcer d’autres projets d’accroissement de biomasse.
Outre à la stabilité du climat, cette monnaie bénéficierait :
- au cycle global de l’eau,
- à la biodiversité,
- à la nourriture et à la santé des humains,
- à l’emploi,
- à la stabilisation des populations.
En fait, le crocus n’est pas à proprement parler une monnaie,il s’agit plutôt d’une « incitation universelle à soigner la Terre ». S'il était mis en oeuvre, il serait puissant pour plusieurs raisons :
- il viendrait en complément du système monétaire actuel, sans interférer aucunement avec lui ;
- il permettrait d’agir dès maintenant, sans attendre que l’accord obtenu par la COP 21 commence à produire des effets ;
- il accompagnerait la transition entre les énergies fossiles et les énergies décarbonnées, en laissant à ces dernières le temps de la maturation (mise au point des nécessaires solutions de stockage pour pallier le problème de leur intermittence) ;
- il contribuerait à la concorde internationale, en tant que projet partagé par tous les humains pour se sauver de la catastrophe climatique.
Il est probable qu’il faille, pour impulser la création du crocus, créer un vaste mouvement planétaire de centaines de millions de « citoyen(ne)s du monde » qui s’exprimeront au moyen d’une pétition-manifeste. Cela n’est pas inconcevable. D’une part, grâce à internet ; et aussi, parce que nous sommes tou(te)s sans exception sensibles à la question de l’alimentation et à celles du travail et de la santé.
Un grand nombre de personnalités de tous ordres (scientifiques, écrivains, artistes, etc.), inquiet(e)s de la situation actuelle, ainsi que de très nombreux mouvements écologiques, sociaux, politiques et religieux, seront à coup sûr parties-prenantes à la démarche car l’idée est simple, de bon sens, fédératrice.