gridizbak a écrit:
Chez moi les agences immobilières ont compris que le gens avaient compris.
Du coup, leurs annonces deviennent de plus en plus ésotériques, avec des localisations à la louche, des temps de transport mesurés par Sébastien Loeb, des photos de l'extérieur qui ne montrent rien en plus des habituelles descriptions pleines d'emphase (avec de la métaphore niveau 6ème et des fôtes), le tout pour ne pas que les biens puissent être localisés et les propriétaires contactés directement.
C'est que parasite, c'est un métier ...
Pire encore ! L'agence qui m'a indiqué ma maison actuelle n'avait pas le temps de m'y accompagner et m'a donné l'adresse de ce bien vide. Il m'a plu tout de suite (la jeunesse du pays s'y donnant parfois rendez-vous sur un sommier tout taché, j'ai pu regarder dedans sans avoir à forcer des volets déjà ouverts).
Une paysanne ahurie et pensionnée pour la tête passe par là et ne fait aucune difficulté pour me donner le nom et l'adresse du propriétaire. Paaaaarfait !
Mais tandis que j'allais repartir, s'arrête une grosse limousine. En descend un petit pète-sec, un autre agent immobilier puisque ce bien n'était pas en exclusivité. En descend aussi un Suisse jovial et bien rond. L'agent lui vante la grange-cathédrale, et j'apprends que notre Suisse veut ouvrir une boîte de nuit en profitant de l'isolement des lieux et des hectares de pré, parking potentiel. Venu à mobylette dans une des tenues élégantes que j'affectionne, on m'a pris pour un bouseux du coin et le Suisse me fait part de sa joie à trouver enfin ce qu'il cherchait. Il déclare qu'il signe demain la promesse de vente à la première heure.
C'est moi qui l'ai signée une heure après à vingt-et-une heures après avoir fait rouvrir l'agence.
La Suisse m'a coûté cher.