La Banque centrale européenne a indiqué que la troisième banque commerciale lettone était « en état de faillite ou faillite probable ». Elle ne bénéficia pas du mécanisme de résolution européen.
C'est une nouvelle faillite bancaire sur le sol européen. Ce samedi, la Banque centrale européenne a indiqué que la troisième banque commerciale lettone, ABLV, ainsi que sa filiale Luxembourgeoise, étaient en état de « faillite » ou « faillite probable ». « Etant donné la dégradation de sa situation de liquidité, la banque ne sera probablement pas en mesure de payer ses dettes », a fait savoir la BCE dans un communiqué.
Considérée comme « non systémique », la banque ne pourra pas bénéficier du mécanisme de résolution européen dit « bail-in », destiné à protéger les finances des Etats . Elle devrait donc être liquidée par les autorités locales. «
Une résolution n'est pas dans l'intérêt public pour ces deux banques », a estimé la BCE.
Leurs faillites seront donc organisées par les régimes juridiques en vigueur en Lettonie et au Luxembourg. Selon la norme en Europe, les dépôts garantis s'élèvent à 100.000 euros par client.
ABLV accusée d'avoir financé la Corée du Nord
Depuis mi-février, la banque lettone ABLV a vu ses liquidités s'évaporer à tel point que la BCE avait dû placer un moratoire sur l'ensemble de ses paiements en début de semaine dernière. A l'origine de cette vaste fuite de dépôts figure les accusations portées par le département du Trésor américain qui estime qu'ABLV a laissé délibérément ses clients traiter avec le régime Nord coréen.
En Lettonie, le gouvernement a déjà fait savoir qu'il n'envisageait pas de sauver cette banque. « ABLV n'est pas considérée comme une banque systémique, ce qui signifie que le gouvernement ne la sauvera pas parce que son exposition à l'économie lettone est faible », a indiqué Dana Reizniece-Ozola, la ministre des Finances lettone à l'agence Reuters vendredi.
De son côté, ABLV assure avoir pris toutes les dispositions nécessaires la semaine dernière, en faisant entrer dans ses caisses « 1,36 milliard d'euros en quatre jours ouvrés » afin de rassurer la BCE. « En raison de considérations politiques, nous n'avons pas été autorisés » à reprendre nos paiements, a estimé le groupe bancaire.
Une autre affaire fragilise le système financier letton
Cette faillite intervient alors qu'une autre affaire fragilise le système financier letton. Le gouverneur de la Banque centrale de Lettonie, Ilmars Rimsevics, est accusé de corruption. Dans une interview au Financial Times publiée vendredi il a affirmé que ces accusations ne sont pas fondées. « C'est une campagne bien orchestrée par plusieurs individus et banques qui ont servi des clients non-résident à différentes époques [...] pour qui je suis devenu un poids », a-t-il affirmé.
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