Deux massas en haut, la référence internet pour les massas
http://lakdiva.org/coins/medievallanka/massa_coins.htmlL'espèce de pieuvre est une divinité aux nombreuses jambes, si je me souviens bien.
A côté une fausse sapèque de Daoguang (1820-1850); fausse en raison de son champ moucheté qui signe un faux sans recours, mais aussi en raison de la régulière gracilité de ses idéogrammes. Faux très récent. Ta première photo montre le revers avec le nom de l'atelier en deux caractères mandchous, ici le ministère des finances de Pékin, et l'avers est en quatre caractères chinois qui se lisent dans l'ordre haut-bas-droite-gauche : "Dao Guang tong bao" = "monnaie courante de Daoguang" ("monnaie courante" est à comprendre au sens de "unité, valeur de base, valeur simple").
Pour toute sapèque : caractères mandchous au revers = Chine, dynastie Qing (ils étaient mandchous).
Les trois du dessous monnayage d'Indonésie, avec cette particularité qu'elles semblent se placer dans la lignée des monnaies trouées traditionnelles d'Asie, les sapèques, mais que leur trou est parfaitement circulaire comme celui des Lindauer, ce qui va à l'encontre de la fonction traditionnellement attribuée au trou (carré) des sapèques, qui est de permettre de les enfiler sur une baguette de section carrée afin de les rendre bien circulaires par rotation contre une lime, ainsi que l'illustre par exemple un diorama qui, si je me souviens bien, se trouve au musée de cire de Shanghai (petit doute sur l'identité du musée, quand même, ça commence à dater dans ma mémoire). Mais cette fonction est elle-même douteuse puisqu'on trouve facilement des sapèques anciennes dont le trou patatiforme ne permet aucune immobilisation. Signalons enfin pour le plaisir que, au moins sous Xuantong (le dernier empereur), il a existé des sapèques à trou circulaire. Elles appartiennent à la catégorie historiquement transitoire des sapèques frappées, alors que depuis des milliers d'années elles étaient coulées (d'où la nécessité d'en limer le pourtour).
Tes monnaies indonésiennes ci-dessus sont du XXème siècle et frappées par le pouvoir colonial avec les techniques occidentales, mais les Indonésiens ont largement pratiqué la monnaie coulée à trou circulaire avec les techniques indigènes : voir par exemple le monnayage du sultanat de Palembang (qui se trouve facilement à l'achat).