L'argent est largement sous-évalué par rapport à l'or
jeudi, 20 août 2015
C’est on ne peut plus simple : le ratio or / argent est obtenu en divisant le prix de l'or par le prix de l'argent.
« C’est le plus ancien taux de change observé en continu à travers le monde », rappelle Shayne McGuire*, spécialiste des marchés émergents et gestionnaire de fonds de pension. Il est l’auteur de The Silver Bull Market: Investing in the Other Gold. Un livre qui fait autorité.
Dans son ouvrage, McGuire souligne également que le ratio or / argent est historiquement hors de l'équilibre. Pendant des milliers d'années, le ratio de l'or par rapport à l'argent était d'environ 14 pour 1.
Pendant la période 1833-1876, ce ratio était inférieur à 16 pour 1. C’était avant son décollage. Le ratio n’est jamais revenu à ces niveaux jusqu'en 1979. Mais il s’agissait alors d’un cas particulier, lorsque les célèbres frères Hunt se retrouvèrent acculés par les prix du marché, qu’ils avaient alors manipulés jusque là.
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L’Egypte antique a connu un ratio de 1 : 1
En entrant dans le XXème siècle, le ratio or / d'argent a régulière commencé à devenir plus volatile. Un ratio qui s’est égaré loin de la norme historique de 14 pour 1. En 1939, il a même culminé à 98 pour 1. Un sommet qu’il n’a jamais atteint depuis.
Pourtant, il est encore anormalement élevé.
En 2014, les prix moyens de l’or et de l’argent donnent un rapport de 66 pour 1.
Aujourd'hui, le ratio or / argent est une anomalie intéressante et singulière. Elle met en avant plusieurs raisons cruciales, qui expliquent pourquoi vous devez prendre part au grand « mouvement » à venir vers l’argent. Ce ratio est peut-être l'un des indicateurs le plus déconnecté et le plus flagrant dans les fondamentaux du marché, sous-jacents à ces deux métaux précieux ou aux autres monnaies alternatives. Le ratio or / argent souligne avec force l'urgence de charger son navire avec des pièces d'argent. Historiquement, le ratio or / argent est resté quelque part, sur un palier entre 15 et 10 pour 1. Un élément qui reflète, en moyenne, l’offre pour chaque métal. A travers l’histoire, il y a eu des périodes où le rapport a été encore plus faible : la Chine a ainsi affiché un ratio de 4 pour 1 et les anciens Egyptiens ont quant à eux connu un rapport de 1 pour 1.
Plus d’or que d’argent sur terre
Aussi, en mettant de côtés les distractions afin de n’avoir qu’une vue pure du ratio or / argent - qui devrait toujours refléter les véritables caractéristiques de l'offre -, nous nous trouverions face à une réalité tout à fait différente.
Tout d'abord, il y a beaucoup plus d'or disponible, sous terre et sur le sol, que d'argent.
Pratiquement tout l'or jamais extrait sous terre correspond à celui encore présent au niveau du sol. De son côté l’argent est plus rare, à la fois sous terre, où il est principalement extrait comme un sous-produit, et sur le sol, où il est présent dans nos accessoires du monde moderne. Un métal dont on a tari la source et que l’on retrouvera uniquement, en infimes quantités, dans nos amas d'ordures.
Des éléments qui devraient – déjà – être pris en compte. Et lorsqu’ils seront réellement considérés comme faisant partis des marchés, un processus de retour à la moyenne interviendra. Ce genre de rééquilibrage arrive souvent rapidement et sans beaucoup de signaux d’alarme. Le rapport peut alors s’inverser et rendre l'argent plus précieux que l'or.
Bien évidemment, l'idée d’un ratio or / argent inversé butte sur une pierre d'achoppement, qui correspond au moment où le prix de l'or plane au-dessus du seuil des 1 000 $ l’once.
Doit-on se faire à l’idée d’un rapport argent / or qui reflète l’offre réelle ?
Dévaluation du dollar et hyperinflation
Toutefois, pour autant que l’on veuille croire à un cours de l’argent à 2 000 $ l’once, les facteurs qui apporteront cette correction, ou un processus de retour à la moyenne, auront davantage à voir avec la valeur qu’avec les dollars. Les probables catalyseurs de ce rééquilibrage impliqueront une sérieuse dévaluation du dollar, accompagné par de l'hyperinflation.
Une situation bien difficile à imaginer, tant aux États-Unis, que dans les autres sociétés modernes. Nous sommes cependant à la merci de l'histoire, car aucune monnaie fiduciaire n’a survécu plus de 50 ans au cours des 5 000 dernières années, c’est-à-dire depuis que l’homme met à l’épreuve les devises. La crise financière actuelle est là pour nous le rappeler : si la tempête venait à se lever, le temps y serait propice.
Nous voguons sur des mers inconnues. Il est tout à fait possible que le rapport puisse très rapidement commencer à s’inverser, à partir du ratio actuel de 75 pour 1 vers l'historique et souvent évoqué ratio de 15 pour 1.
*Shayne McGuire est à la tête du Global Research at Teacher Retirement System of Texas, l’un des plus important fonds de pension dans le monde. Il gère également le portefeuille de 850 millions de $ du fonds Gold Billion International.
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