Et puis il y a la fonction refuge du métal précieux entre tous. Larry Summers, la tête pensante de la Maison Blanche en matière d'économie, a modélisé les prix de l'or de 1730 à 1985 et la conclusion qu'il en tire est qu'on se tourne vers l'or non pour accroître son patrimoine, mais pour le préserver, quand les autres actifs semblent moins attractifs ou plus dangereux. Mais, pourquoi l'or monte-t-il depuis le début de l'année, alors que la bonne santé des Bourses prouve une appétence retrouvée pour le risque ?

Les Cassandre avancent la crainte renaissante de l'inflation que ne manqueront pas de relancer les sommes colossales engagées par les Etats pour défendre les banques et relancer l'économie.

"Je ne crois pas au retour immédiat de l'inflation, qui se trouve peut-être dans certaines têtes mais pas dans les chiffres, conteste Christian de Boissieu, président du Conseil d'analyse économique (CAE) du premier ministre. Parce que la mondialisation maintient la concurrence et parce que la montée du chômage se poursuivra dans les prochains mois." En revanche, il constate "beaucoup de liquidités" dans le monde. "Je pense, conclut-il, que des investisseurs en mal de placements commencent à s'inquiéter du gonflement de la dette publique ; ils doutent toujours de la solidité des Bourses ; ils ne croient pas encore à la reprise de l'immobilier. Alors, ils misent un peu d'argent sur l'or."

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