On n'y cause pas des platinoïdes, mais on y cause de métaux, article intéressant bien que certaines affirmations divergent d'avec d'autres sources (sur l'abondance des réserves de cuivre, par exemple):
https://www.usinenouvelle.com/article/d ... es.N882305Quelques extraits:
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Derrière la voiture électrique, la course aux matériaux critiques
Cobalt, lithium, cuivre, nickel, terres rares… Le chemin de la mine à la batterie lithium-ion n’est pas forcément plus vert que celui qui mène du puits de pétrole au réservoir.
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Lorsque l’on pense moteur électrique, on pense d’abord aux terres rares, extraites à 80 % en Chine, loin des normes européennes. "Il y a toujours du thorium radioactif dans les minerais de terres rares, explique le consultant Christian Hocquard. C’est ce qui a motivé Rhodia [devenu Solvay], qui ne pouvait plus le traiter en France, à délocaliser sa production en Chine." Malgré leur rôle dans les conflits géo-économiques de la Chine, "il n’y a jamais eu de pénurie physique de terres rares, rappelle cet ancien géologue du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Il y a mille ans de ressources, au rythme actuel de consommation". Néanmoins, "on s’attend à des prix haussiers, surtout sur le néodyme, à l’horizon 2025, car la demande en aimants permanents va augmenter de manière considérable" et la Chine a le monopole (90 %) de leur production.
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Les constructeurs automobiles cherchent donc à réduire leur dépendance, à l’instar de Toyota, qui a remplacé en partie le néodyme des aimants de son moteur électrique par du cérium et du lanthane, plus courants. Et de Renault, qui a préféré, pour sa Zoé, un rotor à cuivre bobiné, plus encombrant mais sans terres rares. On retrouve en revanche des aimants permanents, qui contiennent 30 % de terres rares, dans tous les micromoteurs, des ventilateurs aux lève-vitres.
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Une cellule de batterie est composée d’une cathode (électrode positive) composée d’oxydes métalliques et d’une anode (électrode négative) en graphite, entre lesquelles se déplacent dans un électrolyte des ions de lithium dont les électrons, circulant à l’extérieur, fournissent l’électricité à l’appareil. La cathode pèse 60 à 80 % du coût matières d’une batterie. Les premières étaient en oxyde de cobalt. Dans les laboratoires, on travaille sur la substitution de ce métal cher et extrait à plus de 65 % en République démocratique du Congo (RDC), avec une traçabilité réduite (10 % de la production est artisanale) et un recours au travail des enfants. Le risque géopolitique est aussi prégnant. Mais dans l’industrie, la cathode reste composée d’oxydes mixtes (nickel, cobalt et manganèse ou aluminium). "Il y a une tendance de réduction de l’utilisation de cobalt", confirme Michael Baier, le vice-président de BASF. De son premier roadster, en 2008, à la Model 3, Tesla a réduit de 59 % la masse de cobalt par véhicule, selon Benchmark Mineral Intelligence. Mais en renonçant au moteur linéaire à induction pour sa Model 3, le constructeur américain revient aux moteurs à aimants néodyme-fer-bore. Donc aux terres rares.
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Contrairement au nickel, le cobalt est déjà un matériau de la chimie, dont le cours est lié aux batteries puisqu’il est transformé à 54 % en sulfate. Son prix a triplé entre 2016 et 2017, avant de s’effondrer en 2018. "Si l’on regarde les projections en nombre de véhicules électriques et en capacité de l’industrie à répondre à la demande, l’excitation des deux dernières années n’a plus forcément lieu d’être d’ici à 2025, commente Raphaël Danino-Perraud, doctorant en économie à l’université d’Orléans, qui travaille sur la chaîne de valeur du cobalt et du lithium. Personne n’avait pris en compte les entrées en production prévues entre 2019 et 2025. La criticité du cobalt est moyenne à cet horizon." Sauf si Glencore et China Molybdenum abaissent brutalement la production en RDC, où les deux principales mines de ce métal ne sont plus rentables.
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Le marché global des matériaux pour batteries lithium-ion pourrait atteindre plus de 26 milliards de dollars en 2025 (contre 7,45 milliards en 2017), avec une demande dominée par l’automobile (48 % fin 2025) et l’électronique. En parts de marché, la Chine contrôle 75 % du volume des matériaux des cathodes, 63 % de ceux des anodes, 75 % des électrolytes et 40 % des séparateurs. On peut espérer qu’un jour, la hausse du prix du carbone corrélera leurs cours à leur empreinte écologique plutôt qu’aux mouvements de panique du marché.
Fred92