La "fin" du pétrole est un non-événement en soi.
Les problèmes se poseront bien avant, quand la production de pétrole ne pourra plus croitre, car la croissance de l'industrie alimentaire (engrais, pesticide, tracteurs, etc), de la construction et du BTP, des produits manufacturés (de l'Iphone à la bagnole en passant par les meubles IKEA), des transports et de la logistique en dépend exclusivement...
Christophe de Marjerie, interrogé lors d'une commission à l'assemblée nationale avant son décès, fixait la limite maximale de production mondiale à 95 millions barils/jour à partir des éléments géologiques connus... On est aux alentours de 92 en moyenne, en 2014, tout mode de production compris ... et on en consomme actuellement quatre fois plus que ce qu'on en découvre.
Et il ne faudra pas compter sur le Brent dont la production est en chute libre... (à cause des hivers successifs trop chaud ou trop froid sans doute)
La production mondiale d'or et d'argent continue à augmenter, donc je pense qu'il est inutile de faire une fixette dessus.
Quant au pétrole, je surveille ça comme le lait sur le feu, car c'est l'indicateur majeur (selon moi) qui va faire pencher les décisions géo-stratégiques d'un côté ou de l'autre....
"400 gallons of oil equivalents are expended annually to feed each American..."... Peut-on nourrir une population mondiale en croissance continue, avec un pétrole dont la production décroit de façon continue? Les gens ne vont pas s'entretuer pour un quignon de pain, en tout cas pas en France... mais la conséquence est que la nourriture sera plus chère, que le problème de la faim dans le monde va exploser, et que cela va provoquer des conflits et des migrations accélérées vers les pays "riches", c'est à dire moins pauvres.
On est à 92, soit quelques points sous la limite estimée par l'ex-PDG de Total (95)... Donc, il va nécessairement se passer "quelque chose", et pas à l'horizon 10-20 ans, mais plutôt 5-10 ans.