c_idem a écrit:
à 30$ le baril, la production à atteint son pic.
Mais à 100 ou 150, faut compter la production du schiste et du bitumineux. Et là, le pic est repoussé.
Pour une production de pétrole constante à 1% près en 2009, le prix du baril est passé de $140 à $40...
Il faut commencer par dissocier la production physique du prix, car il n'y a aucune corrélation historique.
Le pétrole est cher: cela signifie qu'il n'en reste pas beaucoup: c'est faux.
Le pétrole n'est pas cher: cela signifie qu'il y en a partout: c'est faux.
Oui, les deux propositions sont fausses: on ne peut tirer aucune conclusion de la production à partir du prix, et inversement.
En parallèle, il faut prendre en compte l'EROEI des nouveaux gisements. Le principe est le suivant: s'il faut un baril de pétrole pour extraire un baril de pétrole, la production de pétrole sera nulle même si le prix du baril est plusieurs centaines milliards de dollars.
Pour l'instant, le schiste, l'EROEI, c'est 5, et les sables bitumeux, c'est 3... Alors que le pétrole dans les années 70 avait un EOREI de 100. En conclusion, il est de plus en plus couteux énergétiquement d'extraire du pétrole.
Il faut prendre en compte également la loi des rendements décroissants. On commence à extraire les gisements les gros et les plus faciles d'accès, pour terminer par les plus petits et les plus difficiles d'accès. Actuellement, les champs les plus gros (plusieurs dizaines d'années de production mondiale) arrivent à maturité (Ghawar par exemple), et le champ le plus gros découvert en 2015 ne fait que 3 jours de consommation mondiale. Les nouvelles découvertes en 2014 ne représente qu'1/4 de la consommation en 2014.
Il faut dissocier les réserves "prouvées" et le flux de production maximale, en tenant de la décroissance forte des champs arrivés à maturité.
Bref, c'est complexe, cela demande des données ultra-confidentielles que seulement quelques personnes sur Terre ont entre les mains.
J'augmente le prix, j'augmente la production de pétrole au niveau souhaité, c'est un modèle qui ne correspond plus à la réalité.
Personnellement, je me base sur ce que racontait Christophe de Marjerie à l'assemblée nationale: 95 millions de barils/jour max, peu importe le prix... On est à 91 millions de barils/jour en 2016.
Sur la base de ce que racontait le chef économiste de l'agence internationale pour l'énergie, la décroissance des champs découverts dans les années 50 (plusieurs dizaines d'années de consommation mondiale) ne pourra pas être compensé par l'exploitation des champs découverts aujourd'hui (quelques jours de consommation mondiale).
Il y a des hypothèses optimistes qui montrent que l'on peut soutenir un plateau de production à 90-95 millions de barils/jour pendant 10-15 ans environ, avant un déclin inéluctable.