http://www.lavf.com/news-bourse/1_000_d ... 55110.html(La Vie Financière) - Comment voyez-vous évoluer les cours à moyen terme ? Quelle doit être la part de l'or, selon vous, au sein d'un portefeuille ?
Compte tenu de la situation préoccupante actuelle, on pouvait s'attendre à une hausse plus forte. Je suis surpris. En tout cas il n'y a pas tellement de risque de repli significatif. A un cours de 1 000 dollars, l'once n'est pas chère. Techniquement, on devrait être au-dessus de ce niveau, dépassé en mars. On est loin des sommets historiques, compte tenu de l'inflation. Les coûts de production des mines d'or ont augmenté considérablement. La production annuelle, de l'ordre de 2 000 tonnes, est à peu près absorbée par les besoins de la bijouterie. Il suffit donc d'une demande supplémentaire destinée à l'investissement pour provoquer une tension sur les prix. En outre, l'or se raréfie et la production s'essouffle. Pour la première fois, elle a baissé en 2007 et devrait reculer de nouveau cette année. Au sein d'un patrimoine, l'or peut représenter 10 à 15 %. Mais nous n'avons jamais conseillé de brader d'autres actifs pour acheter de l'or.
Comment fixez-vous les prix ?
CPR Or est détenu à 80 % par la société cotée Tessi (spécialiste notamment du traitement des chèques) et à 20 % par le Crédit Agricole. Grossiste entre agences bancaires, nous établissons les cours de référence des pièces et lingots depuis qu'Euronexta cessé de le faire, en 2004. Le fixing a lieu à 12 heures, une fois le carnet d'ordres établi, avec les ordres au mieux et limités. Ce point d'équilibre n'est ni virtuel ni indicatif,c'est le prix de marché auquel les transactions se déroulent effectivement. Mercredi 1er octobre, à la suite des rumeurs sur le Livret A et les Caisses d'Epargne, le napoléon a failli être réservé à la hausse, mais nous avons finalement pu coter 190 euros, soit une prime de 60 % par rapport à la seule valeur de l'or contenu dans la pièce. Cette prime est considérée comme raisonnable entre 20 et 30 %. Le même jour, des bureaux de change ont voulu vendre à 190 euros et n'admettaient pas que ce soit impossible. Ils avaient mal compris le mécanisme ! Ils devaient passer des ordres pour le fixing du lendemain. Actuellement, les volumes quotidiens sont exceptionnels : 500 à 800 kilos par jour, contre 50 à 70 kilos habituellement. A comparer au bas de laine des Français, estimé entre 3 000 et 5 000 tonnes
Propos recueillis par Jean-Luc Champetier