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Tradosaure
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 Sujet du message: 10 vérités sur la dette US
MessagePublié: 08 Sep 2011 06:51 
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Les vraies difficultés sont encore à venir. Voici les risques majeurs qui planent encore sur les Etats-Unis.



Par Myret Zaki, le 24 août 2011

Il y a quatre mois, nous prédisions: «Un krach du billet vert se prépare. Il est inévitable. Le principal risque planétaire actuel, c’est une crise de la dette souveraine américaine.» Depuis, on a assisté au relèvement catastrophe du plafond de la dette américaine, suivi par le choc du AAA perdu par les Etats-Unis, suivi à son tour d’un krach sur les marchés actions. Plus de 6000 milliards se sont évaporés des bourses globales en août, sur fond de craintes de récession américaine et de rumeurs – moyennement fondées – sur la solvabilité des banques européennes. Le dollar a touché les 70 centimes suisses. L’or, que nous conseillions comme «le meilleur placement du moment» il y a un an, a explosé entre-temps de 1250 à 1876 dollars l’once.

Mais cette vague de panique n’était qu’un premier frémissement. La vraie crise doit encore venir. Ce sera l’éclatement de la mégabulle de la dette américaine. Fidèles à notre approche critique, nous analysons les risques majeurs qui planent encore sur les investisseurs, en particulier ceux en obligations américaines. Voici quelques vérités utiles, pas toujours bonnes à entendre, au sujet de cette crise.



1 Le modèle de croissance américain est cassé
Le 16 août, l’Europe publiait ce que le marché qualifiait de «mauvais chiffres» du PIB au deuxième trimestre. Or l’Europe n’annualise pas ses chiffes de croissance, contrairement aux Etats-Unis. Au taux annualisé, la zone croît à un rythme de 2% par an. Rien de spectaculaire, mais c’est le double de la croissance américaine sur la même période. Faux mythe, donc, que celui de la croissance supérieure des Etats-Unis par rapport à l’Europe. Certes, depuis 2010, le rebond a été plus élevé de l’autre côté de l’Atlantique. Mais on oublie que ces points de croissance supplémentaires – et de courte durée - ont été entièrement consommés à crédit par les ménages, et «imprimés» par la planche à billets. Au final, ni la politique monétaire extrême ni le prolongement des rabais fiscaux par Obama fin 2010 n’ont permis le redémarrage escompté. Les Etats-Unis se dirigent, avec 50% de chances, vers une récession, selon l’économiste Nouriel Roubini. La plus grande déception viendra des chiffres de la consommation. Aujourd’hui, 1 Américain sur 6 subsiste grâce à la soupe populaire. Le même nombre d’Américains, soit 46 millions, auront vu leur logement saisi d’ici à 2013. Autant d’individus tombés hors du circuit de la consommation et de l’épargne. Si l’on inclut les chômeurs découragés à long terme, le taux de chômage véritable aux Etats-Unis dépasse 20%. Quant au coût de la vie, il serait bien supérieur aux statistiques officielles du CPI. Selon Peter Schiff, l’ancien conseiller économique de Bill Clinton, qui a correctement prédit les bulles technologique et immobilière, le véritable taux d’inflation aux Etats-Unis avoisinerait les 10%. Le consommateur américain, surendetté et en voie de paupérisation rapide, a cessé d’être la locomotive de la croissance mondiale.


2 Les États-Unis ne sont pas AA+
Depuis le 5 août, les Etats-Unis sont jugés moins solvables par Standard & Poor’s que l’Allemagne et la France. Pour autant, l’Amérique n’est en aucun cas un AA+. Pour mériter cette excellente note, il faut être en mesure de payer ses intérêts en monnaie stable. Ce n’est pas le cas des Etats-Unis. S’ils vous remboursent votre obligation à trente ans, ce sera au tiers de sa valeur actuelle, soit 30 cents par dollar investi, si l’on se base sur le rythme de dévaluation du dollar des trente dernières années. Cette situation constitue un défaut. Et pour supporter un tel risque, vous ne touchez que 3,4% d’intérêt! Sur la dette à dix ans, vous recevez un maigre 2%, soit moins que sur le Bund allemand, une économie AAA des plus solides et des moins endettées. Si l’on tient compte de l’inflation américaine (CPI), officiellement à 3,6%, le détenteur d’emprunts à dix ans touche des intérêts négatifs. Il paie donc une taxe pour détenir du papier quasi défaillant. Ces mêmes bons du Trésor sont mieux notés que ceux de la Chine (AA-), pourtant riche de 3200 milliards de dollars d’excédents. Le plus grand débiteur du monde, qui aura 17 000 milliards de dettes fin 2012, mieux noté que le plus grand créancier du monde... Une situation trop absurde finit par se corriger. Le marché des bons du Trésor est celui où les investisseurs ont le plus à perdre.


3 Des taux zéro à perpétuité
Depuis janvier 2009, le taux d’intérêt directeur est à 0% aux Etats-Unis. Tout porte à croire qu’il y restera à perpétuité. C’est une réalité que l’on peine encore à admettre: la Banque centrale des Etats-Unis ne pourra sans doute plus jamais relever ses taux d’intérêt. La promesse officielle est de ne pas y toucher jusqu’à mi-2013, mais la dépendance au crédit sera alors devenue telle que le moindre resserrement serait le gage de faillites en série (gouvernement fédéral, municipalités, comtés, entreprises, ménages, secteur immobilier...).


4 La valeur du dollar tend vers… zéro
Depuis maintenant dix ans, les taux d’intérêt de la Fed sont restés proches de zéro plus de 50% du temps; en déduisant les intérêts, ils étaient même négatifs, lésant les épargnants. La gigantesque expansion monétaire ainsi créée va, mathématiquement, réduire la valeur du dollar de façon indéfinie. C’est une règle économique de base: la création de monnaie illimitée signifie que la monnaie ira tendanciellement à zéro.


5 Un mégakrach obligataire se prépare
La Fed peut certes manipuler son taux directeur. Mais elle ne peut contrôler les taux à long terme sur la dette du Trésor, à savoir les rendements que demandent les investisseurs, en fonction du risque perçu. Les coûts de financement du Trésor dépendent des acheteurs internationaux comme la Chine. Ces taux vont, à n’en pas douter, monter brutalement, pour refléter la détérioration anticipée de l’endettement du pays. Le recul de la demande pour la dette américaine vient en premier lieu de la Chine, qui s’oriente vers une réévaluation du yuan et vers une réorientation de ses exportations vers l’Asie plutôt que vers un marché américain désormais stagnant. Une fois passées les élections américaines de novembre 2012, on pourrait assister à cette montée soudaine des taux longs, la Fed ne pouvant «administrer» ce marché plus longtemps, elle qui détient à présent plus de Treasuries que la Chine. Sachant qu’une hausse de 1% des taux à dix ans coûte 140 milliards de dollars d’intérêts supplémentaires, une spirale infernale risque de s’enclencher. Là se trouve l’origine du krach obligataire, prévisible, qui guette le marché américain. «Les bons du Trésor constituent la vente à découvert du siècle», résume Marc Faber, l’auteur du Gloom, Boom & Doom Report.


6 L’or ne baissera pas de sitôt
Il n’y a pas de risque que l’or et l’argent chutent. Pour qu’un tel risque existe, il faudrait que les gouvernements signalent qu’ils vont cesser d’actionner la planche à billets et qu’ils vont relever les taux d’intérêt. Nous en sommes actuellement très, très loin. Dans les années 80, il a fallu Ronald Reagan à la Maison-Blanche et Paul Volcker à la Fed pour réussir à faire chuter les prix de l’or. Volcker a procédé à des hausses de taux records, les hissant jusqu’à 19%, pendant que le dollar se renforçait comme jamais dans son histoire et que l’or s’effondrait de 860 à 300. Sachant que les taux américains sont actuellement à 0% sans relèvement prévisible, la création de tonnes de papier dollar que cela implique signifie qu’il faut s’accrocher à son or. Si l’on garde ses titres en dollars, on risque de les voir se volatiliser.


7 Les Américains plus surendettés que jamais
Les Américains sombrent encore plus dans le surendettement. Alors qu’ils ont tenté de se désendetter, entre l’été 2008 et l’été 2010, leur dépendance au crédit à la consommation a repris l’ascenseur durant les neuf derniers mois, selon la Fed. Le recours des Américains au crédit à la consommation a augmenté en juin de 7,7% en rythme annuel, une progression jamais vue depuis août 2007. L’inflation pousse aussi à l’endettement: depuis le début de 2011, les consommateurs américains ont financé une part croissante de leurs achats de biens de première nécessité et d’essence par l’emprunt, à cause de la perte de pouvoir d’achat qu’ils subissent.


8 Les États-Unis moins solvables que l’Europe
Globalement, la zone euro est plus solvable que les Etats-Unis. Le ratio d’endettement rapporté au PIB est estimé à 93% fin 2011 pour la zone euro et à 102% pour les Etats-Unis. Des mesures d’austérité ont été prises en Europe, parfois très sévères, tandis que les réductions de dépenses décidées aux Etats-Unis ne sont pas contraignantes et restent très largement insuffisantes. Pourtant, les marchés actions européens ont davantage baissé et les marchés obligataires de sa périphérie sont moins bien notés. La raison en est que la dette de ces petits pays est plus manipulable que les marchés de la dette américains.


9 La spéculation a pris le pouvoir
Depuis fin 2009, des positions records de ventes à découvert se sont accumulées sur le marché opaque des dérivés (CDS), d’abord contre la Grèce, puis contre tous les pays de la périphérie européenne. Les principaux hedge funds anglo-saxons sont à l’origine de ces paris. De plan d’austérité en sommets d’urgence, la zone euro a tenté de s’adapter, mais de nouvelles attaques la forçaient à se remettre au travail, augmenter ses aides, durcir encore l’austérité, créer de nouvelles structures de gouvernance. Le financier George Soros, positionné contre l’euro depuis fin 2009, a agité plusieurs fois le spectre d’un démantèlement de la zone et d’un défaut grec. Fin juillet, l’Allemagne et la France ont évoqué l’idée d’agences de notation alternatives, estimant que les trois majors basées à New York n’étaient pas crédibles. D’une part, elles se calquent sur le jugement du marché opaque des CDS, d’autre part, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, les deux pays les plus surendettés du G7, avec le Japon, avaient encore leur AAA (que les Etats-Unis ont perdu le 5 août). Le 19 août, France, Italie, Espagne et Belgique ont annoncé des interdictions sur certaines formes de ventes à découvert, sur fond de chutes violentes des bourses européennes. Mais la partie n’est pas gagnée pour autant. Ces pays ne peuvent contrôler que les transactions menées depuis leur territoire. Or l’essentiel des «attaques» part de Londres et New York. C’est pourquoi l’Allemagne évoque une interdiction au niveau du G7, qui inclurait aussi les principaux acteurs. Le Royaume-Uni, qui abrite les trois quarts des hedge funds européens, a déjà fait savoir qu’il ne s’y soumettrait pas. Le 22 août, la chancelière Angela Merkel a voulu mettre fin à cette spirale, rejetant l’idée d’instaurer des euro-obligations pour rassurer les investisseurs: «Les politiques ne peuvent pas et ne vont pas se soumettre aux marchés.» En arrière-plan, une guerre financière entre les Etats-Unis et l’Europe, qui n’a pas dit son dernier mot…


10 La Chine a le plus à perdre. Et le plus à gagner…
Le destin de la Chine est intimement lié à la débâcle américaine, l’Empire du Milieu détenant 1160 milliards de dollars de bons du Trésor dont on sait qu’ils vaudront toujours moins ces prochaines années. Mais la Banque de Chine est assise sur 3200 milliards de réserves de change au total; Pékin dispose donc d’une certaine marge. Perdre son portefeuille défaillant en dollars constituera, à l’avenir, sa carte géopolitique maîtresse: elle troquera ces dollars contre le statut incontesté de monnaie de réserve internationale pour le yuan en 2020. Selon le FMI, la Chine passera devant les Etats-Unis en 2016 déjà pour devenir la première économie mondiale. Les Etats-Unis auront occupé la première place durant plus de cent ans. L’économie chinoise a progressé de 45% depuis 2007, alors que le PIB américain a augmenté de moins de 1% depuis.


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 Sujet du message: Re: 10 vérités sur la dette US
MessagePublié: 08 Sep 2011 08:15 
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Inscrit le: 20 Fév 2009 22:48
Messages: 7290
Dernier paragraphe..

Pas étonné que les USA fassent tomber à terre le géant du milieu. La chine est un risque, le risque majeur pour toute la planète. Que les Chinois demeurent chez eux et que nos économies occidentales reviennent à des activités qu'elles avaient déléguées aux Chinois.

Un rééquilibrage est nécessaire et il est indispensable de calmer l'éléphant qui sommeille dans chaque chinois.

_________________
"Il vaut mieux être plusieurs sur une bonne affaire que seul sur une mauvaise." Coluche


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 Sujet du message: Re: 10 vérités sur la dette US
MessagePublié: 08 Sep 2011 11:57 
Hors-ligne

Inscrit le: 30 Déc 2010 22:28
Messages: 7685
Lu ce matin dans une revue vieille d'un mois, les propos du chef de l'agence de presse chinoise exigeant des Etats-Unis qu'ils songent sérieusement à leurs créanciers en réduisant considérablement leurs budgets militaire et social, ce dernier étant jugé démesuré.
Si le social étasunien est jugé démesuré (et par un communiste !!), il est certain qu'il est prudent et sage de peu devoir à la Chine.


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