Je ne retrouve pas de discussion sur les placements alternatifs, mais le thème "se protéger de l'effondrement de l'euro" fera bien l'affaire
Citer:
Terres agricoles : les prix grimpent encore
par Robin Massonnaud pour VotreArgent.fr, publié le 20/03/2013 à 17:49
Sur un an, les prix des terres agricoles ont progressé de 14%. Ils restent parmi les moins chers en Europe, mais certaines régions atteignent des pics à plus de 8.000 euros l'hectare. Loin cependant des records des vignobles bordelais, champenois ou bourguignons.
"Dans un environnement économique européen morose, le foncier rural français continue de tirer son épingle du jeu en 2012". C'est en ces termes que Benoît Léchenault, responsable d'Agrifrance, filiale de BNP Paribas dédiée aux activités immobilières, a commencé sa présentation des prix de l'immobilier rural.
Il faut distinguer trois secteurs : la forêt, les terres agricoles et les vignobles.
5 à 10% de hausse pour les forêts
Pour les forêts la situation peut sembler paradoxale. Le marché du bois en 2012 n'est pas brillant, même carrément morose avec une baisse générale des prix de l'ordre de 15 à 18%. A l'inverse, le prix des forêts ne cesse de progresser. Déjà en 2011, le prix moyen avait augmenté de près de 10% pour atteindre un montant de l'ordre de 4.000 euros/ha. Pour 2012, les statistiques ne sont pas encore définitivement établies, mais on peut annoncer une hausse de l'ordre de 5 à 10%. Cette hausse s'explique par une offre limitée de beaux massifs exploitables alors que la demande augmente. Il n'est désormais pas rare de vendre au prix du mandat sans aucune négociation préalable de l'acheteur. Dans ces conditions, les vendeurs sont les maîtres du marché et une belle forêt de chênes peut facilement dépasser 8.000 euros/ha. Sur la période 1997-2011, le prix minimal a été multiplié par 1,6, alors que, dans le même temps, le prix maximal a connu une hausse plus forte de 2,1 pour atteindre 12.180 euros/ha.
Terres agricoles : des prix plus modérés en Auvergne ou dans le Centre
Pour les terres agricoles, les belles récoltes 2012 assurent aux céréaliers un revenu moyen de 74.400 euros. Cette bonne santé se répercute dans le prix des terres. Pour 2012, le prix moyen du foncier agricole s'établit autour de 5.275 euros/ ha. Soit une progression sur un an de 14%. En dix ans, le prix du foncier agricole a augmenté de 74 % en valeur. La terre française est toujours l'une des moins chères de l'Union européenne à égalité avec la Pologne. Cette relative modération s'explique par l'abondance et la variété des terres exploitables par rapport à certains de nos partenaires mais aussi par la législation des baux très contraignante pour le bailleur. Les propriétés de plus de 150 hectares sont très demandées.
C'est dans le Nord de la France, dans le Sud-Est et dans le Sud-Ouest que les prix sont en moyenne supérieurs à 6.000 euros /ha. Ils peuvent même dépasser 8.000 euros /ha dans les grandes régions céréalières. A l'inverse en Auvergne, dans le Centre, en Bourgogne ou dans les Pays de la Loire on est plutôt dans une moyenne de 3.000 à 5.000 euros/ha.
Les vignobles sont bien des terres agricoles, mais c'est un marché totalement à part. 2012 est une année de petite récolte, mais le marché reste soutenu en dehors de l'Europe. A titre d'exemple, Hong-Kong est devenu le premier marché des vins de Bordeaux devant la Chine, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Pour 2012, le prix d'un hectare de vigne en AOC est en moyenne de 140.000 euros/ha, ce marché représentant le segment où la fourchette de prix est la plus large.
Sur le haut de gamme, la demande est soutenue alors que l'offre est par nature limitée. Sur le moyen ou le bas de gamme, le marché reprend des couleurs et les prix augmentent sensiblement pour peu que les domaines comprennent un beau bâti et un bel outil d'exploitation.
Records stratosphériques pour les grands crus de Bourgogne
Mais les vignobles, ce sont des micromarchés avec une gamme de prix extrêmement large. Dans le Bordelais, le prix moyen est de 27.440 euros /ha mais il peut atteindre 1.164.000 euros /ha pour un Saint-Emilion et 392.000 euros /ha pour un Pessac-Léognan. Pour les appellations prestigieuses on peut encore aller plus loin : 2.000.000 euros /ha pour un Pauillac et 2.500.000 euros /ha pour un Pomerol.
La Champagne reste au top des prix puisque avec une progression de seulement 3,5% en 2012, le prix moyen par hectare dépasse 1.000.000 euros /ha.
En Bourgogne, on atteint des prix stratosphériques pour les grands crus. Ainsi, en Cotes de Beaune ou en Côtes de Nuits, il faut compter plus de 10.000.000 euros /ha ! En premiers crus, on descend à 1.000.000 -2.000.000 /ha et les appellations communales oscillent entre 300.000 euros et un peu moins d'1.000.000 /ha.
Dans le Val de Loire, en Anjou et dans le Saumurois, le foncier viticole tourne autour de 29.000 euros /ha. En Provence, les prix varient entre 30.000 et 120.000 euros /ha et en Côtes-du-Rhône, on va de 38.000 euros /ha à 422.000 euros /ha.