Dans ces conditions mieux vaut être locataire, car quand bien même tu accepte une baisse de 20% de ton logement, tu ne l'as pas encore vendu! Et cette baisse de 20% ne prend pas en compte les frais de mutations qui sont "jeté par la fenêtre" de toute façon.

A la fois si tu n'as pas de raison particulière de déménager, la question est différente. Le marché pourrait même remonter.
Si tu as réellement besoin de déménager, pour un job, ou pour te séparer de ta moitié, il faut prendre en compte les frais de déplacements supplémentaires (ou la vacance du logement en attente de trouver preneur) et si c'est pour se séparer de sa moitié, il faut prendre en compte le cout psychologique de vivre cote a cote tant que la vente n'est pas réalisée.

En tant que locataire, en 3 mois c'est torché

Pour que le marché de l'immobilier ne s'effondre pas il faut:

- qu'il y ait des acheteurs (solvables si possible), c'est une denrée de plus en plus rare,
- des vendeurs pas trop aux abois près à maintenir des demandes élevées contre vents et marées, (ils se font rares aussi et les prix commencent à craquer)
- des taux bas (peut-on faire plus bas ? et/ou rester aussi bas indéfiniment ?),
- un fiscalité favorable non menaçante (Quid de l'impôt sur les PV lors de la cession de la résidence principale à l'heure où le gouvernement cherche du pognon tout azimut ?),
-un écart acceptable entre le prix d'achat, le loyer, les revenus disponibles (cf les travaux de l'excellent Friggit)
- la volonté de figer son patrimoine, (alors qu'une petite voix intérieure nous murmure qu'il faut être mobile et que les acheteurs préfèrent attendre...)

Je pense que tout les ingrédients sont en présence pour une correction dont on ne connait ni l'ampleur, ni la durée. La vente de biens "haut de gamme" masque sans doute un peu la réalité des chiffres: lorsque l'on voit que certains notaires sont en difficultés financières, que des agences immobilières ferment, que les formations immobilières de type BTS et autres ne font plus le plein... on peut légitimement se poser des questions sur les messages rassurants dont on nous abreuve un peu trop...

C'est ce que je pense aussi.
Chaque cas est particulier.
Comme je ne pense pas rester 20 ans là où j'habite actuellement, j'ai estimé que c'était plus rentable pour moi de louer.
Par contre, on peut toujours tomber sur une bonne affaire qui peut justifier l'achat.

Oui, mais il reste encore des acheteurs.
J'ai un collègue trentenaire qui vient d'acheter sa RP avec un crédit sur 25 ans. Ce qui m'a le plus frappé en discutant avec lui, c'est sa résignation à être obligé de s'endetter aussi longtemps pour se loger. J'ai l'impression qu'après ces 10 ans de hausse, tout le monde le déplore mais aussi s'est résigné à l'accepter.
De même, j'ai deux amis quadra, dotés de bons salaires et qui ont fini (depuis peu) de payer le crédit de leur RP (achetée avant le décollage des prix).
Ils commencent donc à se reconstituer une épargne.
Et à quoi songent-ils ??? A l'immobilier.
Un des deux a déjà acheté un autre appart pour le mettre en location et l'autre prospecte.
L'immobilier comme placement "en béton" a encore de beaux jours devant lui.
Cela les conduit à mettre tous leurs œufs dans le même panier.

Fred92

Dans mon entourage pro j'ai la même chose... d'autant plus que les enfants ont quasiment terminé les études (dans mes exemples).

Ces résignés de l'achat parisien ont-ils du moins l'idée de revendre à la retraite pour aller racheter en province et vivre très confortablement grâce à la différence, ou bien ne le pourront-ils psychologiquement pas ? Auquel cas leur vie entière en sera obérée.

Quand je partirai en retraite (dans 4 ans ou dans 7 ans...) je ne garderai pas mon 82 m2 en RP, mais je rachèterai un bon petit 55 m2 correctement situé, si possible dans la même ville, mais plus récent, et avec moins de charges, histoire de garder un pied-à-terre en RP.
Parce que le Quercy, c'est magnifique, je ne vais pas dire le contraire, je suis amoureux de mon coin du Lot, mais pour les affaires, walou! et pour ce qui est de l'animation entre novembre et février, walou!
Même en devenant casanier avec les z-ans, une balade à Paris, c'est à côté! et Versailles, encore plus près. Si une mouche me pique de partir un WE, je suis à moins de 4 h de la Bretagne, de la Lorraine, de Lyon ou de la Belgique...
Si un soir, pas trop claqué, j'ai envie subito de sortir au théâtre, au concert, je trouve toujours une place le jour même (sauf pour une 1°, à l'opéra). Des expositions partout.
Envie d'une bière (pluriel de rigueur) dans un pub sympa pour regarder un match de rugby? Moins d'1/2 heure...
Envie d' xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx (censuré par l'auteur), xxxxxxxxxxxxxx (idem)

Alors revendre pour une installation définitive au fond d'un des super-jolis-trous-du-cul de la France profonde, dont la France est si riche, très peu pour moi!^^
A 63 ou 65 ans, trop jeune pour l'enterrement. Sans doute moins de 20 ans à xxxxxx! (censuré par l'auteur)
En revanche, à 80 ou 85 (si j'y arrive), je vends le "super-joli-trou-du-cul de la France profonde" ET je vends aussi l'appart' en RP, pour m'installer dans la maison de retraite de mes rêves, là où il fera bon mourir.

Si, si, j'ai bien pris en compte les frais de notaire dans ma comparaison locale.



Oui, là on rentre justement dans les aspects non financiers dont je parlais. En ce qui me concerne, je suis fonctionnaire, n'ai pas l'intention de changer de métier ou de demander une promotion m'obligeant à déménager et j'ai acheté seul (donc je peux dégager Mme Rialto du jour au lendemain si nécessaire ou elle peut partir d'elle-même du jour au lendemain ) En outre, n'étant pas copropriétaire, je suis seul maître des grosses dépenses à effectuer (le ravalement attendra que j'ai envie de revendre, par exemple). Après, tout est une question de goûts et choix personnels. Moi par exemple, je suis malheureux si je n'ai pas un jardin que je suis libre d'aménager à mon goût. Ces biens-là sont très difficiles à trouver en location. Et puis, je n'aime pas emménager / déménager. La souplesse dont disposent les locataires ne m'attire pas.

Ce sont des critères que les feuilles de calculs et autres simulateurs ne peuvent pas prendre en compte.

Quant à la question "est-ce que ça va continuer de baisser ? Stagner ? Monter ?", c'est assez simple. Tant que les prix continuent de baisser à ce rythme, l'opération reste neutre financièrement. Si ça s'accélère, j'y perds, si ça ralentit j'y gagne.

Ils ne raisonnent pas jusque-là.
Ils voient juste deux choses: "louer, c'est jeter de l'argent par les fenêtres" et "je suis pro-pri-é-tai-re" (c'est dans leur programme de base: il faut être propriétaire).
Point.
Certains, autour de moi, on acheté des biens qui seront trop petits 5 ans après l'achat.
Il y en a un qui a acheté il y a 2 ou 3 ans avec une pièce en plus pour le BB. Maintenant qu'il est là, il pense déjà à déménager parce qu'il se sent à l'étroit.
Mais vu son endettement et la baisse des prix qui s'amorce, il n'est pas prêt de bouger (commentaire perso: au moins, niveau mômes, il s'arrêtera là !!!!!).

Pas tant que ça, le tableur te permet de chiffrer ton "confort", et d'arbitrer avec d'autres achats.
Tu peux te dire "voilà ce que me coûte mon jardin; mon petit plaisir". Et voilà ce que me coûterait la jolie ouature, le tour du monde en pédalo, ma collection de Royales...
Et si ton plaisir est satisfait (jardin, collec de royales..) tu peux te dire que ça en vaut le coup.

Fred92

NB les stats récentes de l'INSEE sur l'immo: http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=96

Que disais-je ! On ne s'affranchit pas psychologiquement de la région parisienne !
Ou alors il faut n'y avoir été que de passage forcé, comme moi-même (douze ans quand même !)

C'est un peu plus compliqué que ça ; un jardin, ce n'est pas qu'un coût, tant de m2 de terrain à tant d'€ par m2. C'est aussi moins de sorties à la campagne, en salle de sport, moins de légumes achetés chez le maraîcher ; le cas échéant, c'est moins de frais qu'un parc en copropriété. Ça variera d'individu en individu (évidemment que c'est plus coûteux quand tu veux une belle pelouse improductive, ou que c'est plus rentable de faire pousser des légumes quand on est smicard que cadre sup'), c'est surtout très difficile à quantifier.

Autre exemple classique, celui de l'isolation. Si on peut calculer la valeur d'une bonne isolation thermique (tant de W/m2 de chauffage en moins), impossible de quantifier l'apport d'une bonne isolation acoustique.