Quelle bonne idée ! On l'appellerait ça la "taxe solidaire sur le logement".
Sur la base de 33 millions de logements (tout confondu : résidences principales, secondaires, vacantes...), et d'environ 200 k€ de valorisation moyenne par logement (j'ai trouvé ça en ligne), ça donne une assiette taxable de plus de 6000 milliards d'euros. Avec un tout petit 2% d'imposition, c'est instantanément 120 milliards d'euros annuels supplémentaires qui rentrent dans les caisses de l'Etat ou des collectivités territoriales. Presque autant que la TVA ! A comparer aux 9,9 milliards d'euros de produit des droits du mutation en 2010...
J'ai déjà les éléments de langage :
- c'est une mesure "unique et formidable" qui permet de préserver le modèle social de la France et la solidarité entre tous les Français-es - la possession d'un logement équivaut à l'accumulation d'un capital dont on jouit ensuite gratuitement, il est donc équitable que chacun participe au bien commun à hauteur de son patrimoine accumulé (petit logement -> petite taxe ; grand logement -> grande taxe). Pourquoi un locataire de 50 ans paye-t-il toujours un loyer, ce qui diminue son pouvoir d'achat, alors qu'un propriétaire de 50 ans, bien souvent, a terminé de rembourser son prêt à la banque ? - tous les propriétaires règlent la taxe, ils sont donc égaux entre eux et participent à l'effort de redressement de la France en cette période de crise - grâce à cette mesure, le déficit budgétaire (environ 75 milliards) est enfin résorbé et l'avenir redevient radieux pour notre beau pays - il n'est plus nécessaire de chercher à diminuer les dépenses. Finie l'austérité imposée par Bruxelles et ses effets ultra-négatifs sur l'économie ! - cela incitera à la remise sur le marché de logements vacants qui serviront ainsi à loger les plus nécessiteux - bien sûr, quand ça ira mieux, le taux de la taxe sera diminué
Il serait étudié en parallèle la création d'une nouvelle collectivité locale appelée "Quartier", d'un territoire plus resserré encore que la commune, dans toute commune de plus de 500 habitants. Le but serait de donner -- enfin ! -- la parole aux citoyens sur des actions du quotidien. On améliorerait ainsi grandement la démocratie locale en installant des Conseils de Quartier avec des citoyens élus tous les 4 ans. Leur principale mission serait de définir la redistribution d'une partie du produit de la nouvelle taxe : fleurissement des ronds-points, financement d'associations diverses, choix des couleurs de réverbères, détermination des appellations des stations de métro, création d'un journal de quartier... Bien entendu, la commune, l'intercommunalité, le département et la région existeraient toujours, puisqu'il ne serait plus nécessaire de faire des économies.
Bon en fait le produit serait un peu inférieur aux 120 milliards prévus, parce qu'il y aurait des exemptions ajoutées par amendement (contre l'avis du gouvernement, mais le Parlement a toujours le dernier mot) :
- les enseignants - les juges, notaires, avocats - les gens de la RATP, de la SNCF, de la SNCM, d'Air France - les artisans taxis - les journalistes - les élus du peuple, les syndicalistes - les intermittents du spectacle
Il serait également possible, via des niches fiscales complexes, d'y échapper lorsqu'on est riche, ou banquier.
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