Gouverner, c’est prévoir,... le saccage des hôpitaux est peut-être voulu, finalement?
Citer:
...
« C’est compliqué toutes les nuits, mais cette nuit-là l’a été particulièrement. » Thomas*, 29 ans, infirmier au sein du service des urgences du CHU de Rennes, franchit un cap ce lundi 6 décembre 2021 en témoignant auprès d’Actu Rennes, lui « qui n’a pas l’habitude de solliciter les médias ». Mais la situation est telle dans le service qu’il a voulu raconter ce à quoi il – et le reste de l’équipe – était confronté.
Vendredi dernier, au lendemain d’une « nuit insoutenable », il a transmis un formulaire de déclaration d’événements indésirables aux cadres et chefs du service afin de les alerter, par le biais de « chiffres, de faits concrets ». Et inquiétants.
« C’est un rapport qui est fait auprès de la tutelle et qui est ensuite remonté à la direction, explique le jeune soignant. C’est à elle ensuite d’étudier la demande. » À l’intérieur, le « déclarant », à savoir « l’équipe de nuit », fait part d’une « nuit extrêmement intense, usante et déplorable pour l’ensemble du personne médical et paramédical », en grève depuis bientôt un mois.
On y découvre notamment que sept patients de plus de 75 ans ont passé « en moyenne entre 10h et 15h sur un brancard », mais aussi que des patients en fin de vie n’ont pas pu « bénéficier de soins de confort » et de « passages » réguliers de soignants, en raison « d’une charge de travail là aussi insoutenable ».
Selon Thomas, l’un des deux infirmiers mobilisés ce soir-là, plusieurs patients « sont même restés sur des brancards pendant 24h ».
Sur les 40 patients admis, 20 nécessitaient des lits d'hospitalisation mais, jeudi, il n'y en avait plus aucun de disponible, y compris dans les autres services. Les personnes sont donc restées aux urgences toute la nuit et le lendemain.
Pire encore, certains patients ont fini par être « oubliés », faute de bras. « Lorsque je suis arrivé dans le service, j’ai vu dans le premier box un papi étendu par terre, complètement souillé. Idem dans le box suivant. Dans le troisième box, une femme de 30 ans était en arrêt cardiaque et personne ne s’en est rendu compte », déplore-t-il.
À lui seul, Thomas avait en charge ce soir-là 22 patients. Se pose alors la question de la sécurité, et de la dignité.
On ne se sent plus en sécurité, nos patients non plus. Et il y a un problème de dignité... Dans la salle des urgences vitales, par exemple, une personne est décédée sur un brancard, faute de lit.
Depuis trois ans qu’il officie dans le service, l’infirmier a vu la situation se dégrader et les arrêts maladie se multiplier au sein de l’équipe. « Chaque jour et chaque soir, il y a des arrêts. On est tout le temps rappelés sur nos jours de repos. »
On a tous un code de déontologie mais, là, tout est remis en cause. On se dit qu'on fait un travail de merde. (...) J'adore mon métier, j'ai toujours autant envie de faire ce travail, mais il ne faut pas que ça dure...
https://actu.fr/bretagne/rennes_35238/t ... 90089.htmlFrance, 6ème puissance mondiale, au XXI-ème siècle... et après tous ces avertissements sanitaires...