Je me suis fait une réflexion en dînant chez des amis la semaine dernière, tous ceintures noires de conspirationnisme, au sujet de l'apathie totale et de la soumission des mougeons face à la situation politico-économique actuelle.
En effet, si le phénomène déclencheur des gilets jaunes était le prix du carburant en 2018, qui s'élevait à 1.40-1.50€/litre, certains se demandent pourquoi, en 2022, il n'y a plus aucune mobilisation populaire, alors qu'on fait face à une inflation délirante du coût de la vie, et que le prix du gas-oil approche les 2.50€/litre aujourd'hui sur Paris .
https://www.automobile-magazine.fr/tout ... r-le-litreCertes, pour expliquer cette retenue, on peut avancer la répression sauvage des CRS et de la BAC contre les manifestants GJ, les arrestations arbitraires, les mises en garde à vue préventives, les condamnations judiciaires sévères et totalement disproportionnées par rapport à ce qui est généralement requis. On pourrait aussi parler des dizaines de mutilés qui ont perdu un œil ou une main pendant les manifestations.
Tout cela est vrai et ne se discute pas. La réponse du régime a été violente et largement dissuasive... Le LBD a gagné par KO au premier round.
Ceci étant, quand on s'intéresse de près à l'agrégation progressive de ce mouvement sur les réseaux sociaux en 2018, essentiellement sur Facebook, on s'aperçoit qu'il a fallu plusieurs mois d'échanges et de discussions préalables entre leaders pour coordonner des centaines de milliers de personnes au niveau local (les rond points) et central (Champs-Elysées / Etoile). En effet, il existait en 2018 des centaines de groupes comprenant plusieurs dizaines de milliers de membres, capables d'organiser sur internet une force d'action de plusieurs millions de personnes pour les premiers "actes" des gilets jaunes, qui ont collé quelques sueurs froides à notre leader suprême Macronescu.
Entre-temps est apparu le covidisme, caractérisé par une censure délirante sur les réseaux sociaux, ciblée sur tous ceux qui apportaient une version dissidente à la doxa officielle du régime. La censure s'est encore durcie avec l'ukrainisme, par la suppression arbitraire de plusieurs chaînes de télévision, une première dans le pays des doigts de l'homme, et une restriction de la parole décrétée au niveau européen sous l'impulsion de la hyène permanentée de Bruxelles.
J'ai appris dernièrement que des mouvements de contestation populaire type "gilets jaunes reloaded" avaient été recréés sur Facebook dès la levée des restrictions covidistes en septembre 2022. Chose surprenante, ces groupes ont été exclus du réseau dès lors qu'ils dépassaient une taille critique supérieure à une centaine de personnes, et plusieurs autres ont été "shadow banned", alors que leur sujet de préoccupation principal n'était pas de remettre en cause les doctrines de l'église covidiste ou ukrainiste.
Mon avis est qu'il faut accepter le fait qu'aujourd'hui, en 2022, après le passage du covidisme et de l'ukrainisme, il n'est plus possible de former des groupes sur les réseaux sociaux capables de coordonner des centaines de milliers de personnes, comme c'était le cas en 2018.
Tout semble sous contrôle, mais reste à savoir ce qu'Elon Musk mijote avec la levée de la censure sur Twitter. On ne claque pas 44 milliards de dollars sans avoir un projet bien construit à dérouler. Apparemment, une version des gilets jaunes "hardcore" serait techniquement possible si les médias sociaux arrêtaient de censurer les individus dans l'objectif d'empêcher leur agrégation.
Comme nos oligarques sont loin d'être des truffes, il faudra être attentif aux conséquences d'une levée éventuelle de la censure, et si ça peut correspondre ou non à un jalon précis de leur programme directeur.