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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 18 Déc 2015 10:29 
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DEPUIS 2008 NO COMMENT

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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 18 Déc 2015 10:37 
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Avec l'inflation nulle 12 mois en novembre et eonia/euribor négatifs, le taux du livret A devrait être à 0,25% !

http://www.cbanque.com/placement/taux-l ... phique.php


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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 15 Jan 2016 16:38 
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L'idée fait de plus en plus son chemin

*DUDLEY: IF ECONOMY WEAKENED, WOULD CONSIDER NEGATIVE RATES


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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 10 Fév 2016 10:12 
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http://www.monfinancier.com/patrimoine/ ... 23281.html

Citer:
L'effet dévastateur des taux négatifs
Morning Zapping 10/02/2016 à 07h35

On n’a pas fini de parler des conséquences de la propagation des taux négatifs. Conséquences sur l’économie et conséquences sur les marchés. Répétons-le encore, ce que nous vivons est tellement historique qu’on en parlera encore dans les cours d’économie et de finance dans 50 ans. Et depuis quelques jours l'impact des taux négatifs est dévastateur sur les marchés boursiers.
MAUVAIS CALCUL DES BANQUES CENTRALES
Sur les marchés boursiers, tout devait être simple. En baissant les taux d’intérêt à zéro, puis en dessous de zéro, les banques centrales voulaient pousser les banques et les épargnants à investir dans des actifs plus risqués, notamment les actions. C’est ce qui s’est passé. Les actions se sont envolées. Nous avons connu, il y a encore quelques mois, des records sur la plupart des indices boursiers, des records et quelques bulles. Rappelons que début août 2015 le CAC valait encore plus de 5200 et que tout le monde ou presque le voyait à 6000 en décembre 2015. Mais ça n’a pas marché comme prévu. Le calcul des banques centrales était que cet argent investi dans les actifs risqués devait servir à financer l’économie réelle. Mais l’économie réelle et en particulier les entreprises n’ont pas besoin que d’argent. Elles ont besoin aussi de perspectives positives pour investir. C’est là que le bât a blessé.

LE PIÈGE
L’argent distribué par les banques centrales est resté cantonné sur les marchés financiers ou, pire, est revenu se placer à des taux négatifs auprès des banques centrales et des gouvernements. Et aujourd’hui, finalement, les taux négatifs ont un effet dévastateur sur les marchés financiers. C’est ce qu’on vit depuis quelques semaines. Pourquoi un effet dévastateur ?
Tout d’abord ils envoient un signal anxiogène. Plus les banques centrales baissent leurs taux et plus le message perçu est : "la situation économique est dramatique et nous devons prendre des mesures dramatiques". Regardez ce qu’il s’est passé au Japon. Le Japon est passé récemment en taux négatifs, le Nikkei n’en finit pas de s’effondrer, 8% entre hier et aujourd’hui, et le yen de se renforcer. D’autre part, les banques sont maintenant totalement asphyxiées par les taux négatifs, leur cours s’effondre et entraîne les indices à la baisse. Et enfin, tous les investisseurs qui ont cru à l’effet positif des taux négatifs sur les actifs risqués subissent depuis quelques semaines le krach boursier et s’appauvrissent. Nous sommes donc entrés dans une nouvelle phase où les taux négatifs ont un effet négatif sur les marchés. C’est fascinant.

LE CAC EN DESSOUS DE 4000
Qui l'eût cru? (à part..., non, on arrête de frimer). Le CAC a perdu depuis le début d'année tout ce qu'il a gagné depuis près d'un an et demi. 14% de baisse. Et derrière la chute du CAC il y a des valeurs qui sont véritablement massacrées. Des effondrements de 30, 40, voire 50%. C'est un vrai krach. Et comme dans tous les krachs, on assiste à une véritable panique.

POURQUOI LA BANQUE DU JAPON VA DEVOIR INTERVENIR
Les autorités monétaires japonaises sont totalement perdues. Elles pensaient qu'en passant leurs taux en dessous de zéro, le Nikkei allait rebondir et le yen baisser. C'est ce qui s'est passé. Pendant deux jours. Deux jours seulement. Depuis le Nikkei s'effondre et le yen flambe. Les investisseurs Japonais parquent leur argent sur des emprunts d'État à 10 ans à moins 0.035%!!! À 10 ans! Ils paient pour qu'on leur garde leur argent à 10 ans. Du délire. La seule solution pour la Banque du Japon est d'intervenir sur le marché des changes en achetant massivement le dollar. Elle en a les moyens et c'est ce qu'elle devrait faire dans les jours qui viennent.



http://www.lesechos.fr/finance-marches/ ... 198926.php

Citer:
« Les taux négatifs peuvent créer une spirale dangereuse »
Guillaume Benoit / Journaliste | Le 09/02 à 19:16

image: http://www.lesechos.fr/medias/2016/02/0 ... 0x352p.jpg
Jean-Paul Betbèze, président Betbèze Conseil

Jean-Paul Betbèze, président de Betbèze Conseil
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Le taux à 10 ans japonais est passé sous 0 %, une première pour un pays du G7. Quel ­message cela envoie-t-il ?

Ce passage est une première, et concerne la troisième économie du monde ! C’est en fait la poursuite d’une longue descente du Japon depuis sa quadruple bulle : immobilière, boursière, bancaire et de change. Des décennies que cela dure. On peut ajouter que ce pays est en fort vieillissement et qu’il est le plus endetté des grands (environ 2,5 fois le PIB), cette dette publique étant essentiellement financée par son épargne interne et les banques. Mais l’importance de cette dette publique ainsi recyclée en interne inquiète les instances bancaires, d’assurance et de gestion des retraites. D’où l’idée, pour en sortir, de l’achat par la banque centrale du Japon de bons du Trésor (le « quantitative easing »). Mais, là encore, le Japon en fait plus que les Etats-Unis et la zone euro ! Cette politique ultra agressive du Premier ministre se poursuit, mais sans effet visible. Le pays s’endette en interne, la banque centrale finance une part croissante de la dette publique, au point d’inquiéter tout le monde. C’est le double révélateur des difficultés pour sortir de la déflation et du point de faiblesse qu’est devenu le Japon.

L’Allemagne est-elle la ­prochaine sur la liste ?

L’Allemagne est un symétrique du Japon : les taux y baissent parce que la recherche de placements sûrs conduit à acheter les bons du Trésor de ce pays en excédent budgétaire – donc relativement de moins en moins abondants. Le Japon a de plus en plus de dette à placer, qu’il vend surtout à sa banque centrale. Ce n’est pas un abri. L’Allemagne a moins de dette à vendre, une économie solide et voit des acheteurs internes et surtout externes se précipiter à ses guichets. Donc, même si les taux baissent au Japon et en Allemagne, c’est pour des raisons opposées. Cependant, cela entretient la psychose déflationniste.

Les taux négatifs auront-ils un effet réel ?

Le taux négatif est fait pour désespérer l’épargnant, afin qu’il consomme, pour faire baisser les taux de crédit, afin que l’investissement reparte et pour réduire les charges publiques, afin que les gouvernements fassent des réformes. Mais cet effet n’est pas mécanique et il peut même créer une spirale dangereuse. Pour l’éviter, il faut que la BCE et la Fed donnent de la stabilité aux marchés en leur offrant une vision claire de leur action. La Fed doit d’abord dire qu’elle prendra son temps pour augmenter ses taux, en fonction de l’environnement. La BCE par la voix de Mario Draghi, doit faire entendre qu’elle baissera encore son taux négatif.

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/finance-marches/ ... eIXjyJw.99


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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 10 Fév 2016 17:00 
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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 08 Mar 2016 11:32 
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http://www.lesechos.fr/journal20160307/ ... tor=CS1-33

Citer:
Pourquoi la BCE se garde une marge de manoeuvre pour abaisser les taux
Jean-Philippe Lacour / Correspondant à Francfort | Le 07/03 à 07:00

Pourquoi BCE garde marge de manoeuvre abaisser taux

Pourquoi la BCE se garde une marge de manoeuvre pour abaisser les taux
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Le taux de dépôt négatif a coûté à ce jour 1,25 milliard aux banques.
La BCE est prête à aller plus loin.

Pour les banques en zone euro, surtout en France et en Allemagne, les taux négatifs appliqués depuis bientôt deux ans aux liquidités qu'elles stockent dans les coffres de la BCE sont devenus un motif récurrent de plainte. L'institution francfortoise a fait, quant à elle, du taux de dépôt négatif un instrument central de sa politique monétaire, entendant ainsi faire baisser l'euro et relancer l'inflation.

Oublie-t-elle au passage qu'elle pénalise la distribution du crédit et, in fine, la rentabilité des banques ? La banque centrale affirme qu'elle est « consciente » du problème, dixit Benoit Coeuré, membre du directoire. La « taxe » payée par les banques confiant leurs réserves aux guichets des banques centrales de l'Eurosystème n'a pas constitué à ce jour de trou béant dans leur profitabilité. Aussi, la BCE estime-t-elle qu'elle n'a pas encore atteint la limite du supportable en la matière.

Depuis juin 2014, la BCE applique un taux négatif sur les dépôts au jour le jour des banques, pour la partie excédant le montant des réserves obligatoirement déposées à ses guichets, qui est rémunérée à 0,05 %. Entre juin 2014 et février 2016, les dépôts excédentaires des banques sont passés en moyenne de 275 milliards à 650 milliards d'euros, tandis que le taux de rémunération de ces encours a été porté de -0,10 à -0,30 %. Selon nos calculs, validés par une source autorisée, sur les vingt et un derniers mois, la charge a été de 1,25 milliard d'euros pour l'ensemble des banques de la zone euro utilisant les guichets de la BCE pour leurs excédents de cash. Or, en 2014, les 130 plus grandes banques de la zone ont dégagé un résultat net cumulé de 33 milliards d'euros.
Marges retrouvées

Les banques de la zone euro ne se portent pas si mal, en réalisant sur leurs prêts des marges comparables à celles qu'elles engrangeaient avant la crise financière, comme vient de le constater Reuters. Aussi, selon l'économiste David Mackie, de JP Morgan, « il existe, au vu des données de la BCE, une marge de manoeuvre pour abaisser encore les taux avant que cela ait un effet marqué sur le revenu net d'intérêt ».

Cette marge pourrait bien être en partie consommée si la BCE, comme attendu, porte son taux de dépôt à -0,40 % dès jeudi prochain. La charge annuelle pour les banques déposantes représenterait dès lors 2,4 milliards d'euros au seul titre de l'année 2016, en gardant le volume des réserves excédentaires à leur niveau actuel. On atteindrait 2,9 milliards d'euros si le taux était porté à - 0,50 %, un scénario qui n'est pas improbable. Selon Bloomberg, la BCE réfléchirait à un système à plusieurs vitesses pour atténuer ce fardeau, avec des taux variant selon des paliers de liquidités déposées à ses guichets. Une chose est sûre, la BCE ne veut pas endosser la responsabilité des maux du secteur financier. Les taux très bas ont été sa réponse face à une croissance et une inflation durablement déprimées.
Jean-Philippe Lacour, Les Echos


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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 29 Mar 2016 22:48 
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Le Code civil français n'accepte pas les taux d'intérêt négatifs

De tous les professionnels, banquiers, financiers, et même informaticiens, les juristes sont les plus embarrassés par les taux négatifs, car le Code civil français spécifie qu'une somme empruntée doit être remboursée intégralement. Une source de conflits en perspective.

Certes les prêts à taux zéro sont autorisés et prévus par la loi, dans les relations de familles ou amicales, par exemple. En revanche les taux d'intérêt négatifs sont inconcevables: «Si l'on considère qu'en période de taux négatifs le prêteur doit payer des intérêts à l'emprunteur alors, au résultat, l'emprunteur remboursera un montant inférieur au montant prêté, ce qui remet en cause la nature juridique même du contrat de prêt puisque le remboursement du principal en totalité est une obligation de l'emprunteur», ajoute Jean-Jacques Daigre.

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016 ... gatifs.php

_________________
Our entire currency system is imaginery. It doesn't really exist. It's just that we're all dreaming the same dream. If anybody chooses to wake up... It's over with...


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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 12 Avr 2016 15:52 
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http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

Citer:
Taux d’intérêt : la vie en négatif

LE MONDE ECONOMIE | 12.04.2016 à 11h05 • Mis à jour le 12.04.2016 à 12h38 | Par Philippe Escande

Que faire de mon argent, acheter une nouvelle voiture ou épargner pour ma retraite ? Pour les gouvernements de tous les pays développés, la réponse est claire : dépenser tout de suite pour relancer la machine économique. Après, on verra. Aucun gouvernement n’ose assumer ce choix aussi brutalement. Alors ils laissent leurs banques centrales faire le boulot à leur place.

Lire aussi : Taux négatifs : qui accepte de payer pour prêter ?

En laissant s’installer des taux d’intérêt extraordinairement bas, voire négatifs, la Banque du Japon, suivie par la BCE, ont fait basculer le monde dans un nouvel univers, celui où il faudra bientôt payer pour que la banque accepte juste de garder notre argent. L’idée est simple, encourager particuliers et entreprises à dépenser et emprunter plutôt que d’épargner. Dans les années 1930, le grand économiste John Maynard Keynes avait inventé le terme d’« euthanasie des rentiers » pour désigner le travail de sape de l’inflation sur les économies des prêteurs au bénéfice des emprunteurs. Avantage, l’inflation est un puissant incitateur à la dépense et mange la dette accumulée par les particuliers, les entreprises ou les Etats.
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L’inflation n’arrivant toujours pas, les argentiers inventent une forme nouvelle d’euthanasie de l’argent qui dort. Selon Bloomberg plus de 1 000 milliards de dollars (875 milliards d’euros) de titres de dette allemande sont à des taux négatifs, ce qui est le cas également des deux tiers de la dette japonaise.

Mais ces pratiques, si elles se prolongent ont toutes les chances de produire l’effet contraire à celui escompté, en décourageant aussi la dépense. C’est ce qu’explique Larry Fink, le patron du plus grand fonds de gestion du monde, BlackRock, qui place l’épargne et la future retraite de millions d’individus.

Petit calcul

Dans sa lettre aux actionnaires, publiée le 10 avril dernier, il se livre à un petit calcul. Un homme de 35 ans veut épargner pour s’assurer une retraite annuelle de 48 000 dollars à partir de 65 ans. Dans un environnement de taux d’intérêt à 5 %, il devra investir aujourd’hui 178 000 dollars. Si les taux ne sont plus que de 2 %, il devra placer 563 000 dollars pour percevoir la même somme à sa retraite, soit 3,2 fois plus. Ainsi, « les consommateurs qui épargnent pour leur retraite devront réduire leur consommation s’ils veulent atteindre les mêmes objectifs de revenu ».

Cette aventure dans le voisinage du zéro a d’autres implications. Elle nourrit des bulles de toutes sortes de la part d’investisseurs à la recherche désespérée de rendement et les pousse donc à prendre des risques. En cas de remontée brutale des taux, ces bulles pourraient bien éclater toutes d’un coup, et notamment celles des obligations et de l’immobilier. Enfin, ce nouvel environnement détruit le modèle économique des banques qui consiste à transformer des dépôts de court terme, gratuits, en prêts de long terme, rémunérateurs. Une telle situation n’est pas tenable très longtemps.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... 87eAA5O.99


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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 09 Mai 2016 12:31 
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http://www.lesechos.fr/finance-marches/ ... 220233.php

SAUVEGARDE AVANT QUE L'ARTICLE NE DISPARAISSE lol


Citer:
10 questions pour tout comprendre de l’impact des taux négatifs sur les banques
Veronique Chocron / Journaliste au service Finance, Edouard Lederer / Journaliste au service Finance, Laurent Thevenin / Journaliste, Sharon Wajsbrot / Journaliste, Isabelle Couet / Chef du service Marchés et Sophie Rolland | Le 09/05 à 07:00, mis à jour à 10:17

10 questions comprendre l’impact taux négatifs banques


Les taux bas et négatifs font plonger les géants de la finance dans une ère nouvelle et les oblige à transformer leur modèle.
Qu’est-ce qu’un taux ?

Il n’existe pas un, mais bien plusieurs taux d’intérêt. Celui qui donne le ton, le taux directeur, est le loyer de l’argent fixé par la banque centrale. Et le principal taux directeur est le taux auquel les banques se refinancent auprès de l’institution. C’est lui qui oriente la fixation des taux du marché interbancaire (entre banques) et celui des prêts accordés par les établissements de crédit aux clients particuliers et entreprises. Pour encourager le crédit et donc stimuler l’inflation, la banque centrale réduit son taux. On différencie par ailleurs le taux nominal – taux facial affiché dans un contrat ou une transaction – du taux réel. Ce dernier n’est autre que le taux nominal défalqué de l’inflation.

> Les banques françaises face à la grande inconnue des taux zéro

Pourquoi les taux sont-ils si bas ?

La BCE cherche à réduire le coût du crédit et à réveiller l’inflation en inondant les banques de liquidités. Dès le déclenchement de la crise financière, la BCE agit énergiquement, ramenant son taux directeur de 4,25 % en octobre 2008 à 1 % en mai 2009, puis à 0 % en mars dernier. Autre décision radicale de la BCE : pénaliser les excédents de liquidités bancaires (voir question suivante). Le taux de dépôt au jour le jour a ainsi été diminué à sept reprises depuis 2011. Mais, pour renforcer son action, Mario Draghi, le président de la BCE, a aussi agi de façon plus indirecte, en dégainant en mars 2015 son fameux QE (pour « quantitative easing » ou assouplissement quantitatif). Le principe ? Racheter aux banques chaque mois pour 80 milliards d’euros de dettes de bonne qualité (emprunts d’Etat et d’entreprise considérés comme sûrs). Résultat ? Les taux d’emprunt des Etats ont plongé, offrant un ballon d’oxygène aux finances publiques et mettant à disposition des banques de nouvelles liquidités. L’ensemble des emprunteurs, publics et privés, ont vu plonger les taux de crédit. Cerise sur le gâteau, la BCE accorde des prêts spéciaux aux banques (TLTRO), dont certains seront même octroyés à taux négatifs. Dans certains cas, la BCE les paiera donc pour emprunter.
Lire aussi :

> Les perdants et les gagnants des taux bas

Comment un taux peut-il être négatif pour un client ?

Là encore, le rôle de la BCE est déterminant. En inondant les banques de liquidités, Francfort a fait plonger en dessous de zéro l’Euribor (jusqu’à douze mois), c’est-à-dire le taux auquel les banques se prêtent entre elles. Cela a permis à certains emprunteurs – au Danemark et en Belgique – qui avaient souscrit un crédit immobilier à taux variable (indexé sur l’Euribor) de voir leurs taux passer en territoire négatif. Dans ce cas de figure, c’est bien leur banque qui leur doit des intérêts et non l’inverse  ! Mais ces cas restent pour l’heure rares. « Dans l’économie réelle, pour les emprunteurs particuliers et les entreprises moyennes, les taux ne sont pas négatifs, ils sont bas à moyen-long terme », tranche un grand patron de banque française.

Mais la BCE a aussi suscité le débat en abaissant en dessous de zéro son taux de dépôt appliqué aux liquidités que les établissements bancaires déposent auprès de la banque centrale. Le taux est devenu négatif en juin 2014 (–0,1 %), puis très négatif en mars dernier (–0,4 %). Pour les banques, il n’y a que deux portes de sortie pour éviter cette taxation : limiter leurs dépôts en prêtant toujours plus. Ou alors parvenir à leur tour à appliquer un taux négatif à leurs plus gros déposants. Une manœuvre forcément délicate sur le plan commercial.
Lire aussi :

> Natacha Valla : « Nous sommes dans une bulle obligataire géante »

Pourquoi la marge des banques est-elle attaquée ?

Dans un contexte ordinaire – comprenez si le QE n’existait pas –, il existerait une forte différence de taux entre les prêts accordés sur une durée courte (considérés comme moins risqués) et ceux accordés sur des durées longues (par exemple, sur une dizaine d’années, comme un crédit immobilier), a priori plus risqués et donc plus chers. C’est en jouant sur cet écart entre le court et le long – la pente des taux – que les banques réalisent leurs marges : elles transforment des ressources de court terme (et bon marché) en crédits de long terme accordés à un niveau de taux plus élevé. Mais cette courbe s’est « aplatie » . Le bazooka monétaire de Mario Draghi a été si efficace que l’écart de taux entre les prêts courts et longs s’est fortement resserré. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs, mais un casse-tête pour les banquiers.

Quels sont les effets négatifs des taux très bas sur les banques­ ?

Le contexte de taux touche les banques dans leur métier cœur : le crédit. D’un côté, la marge nette d’intérêt est mise à mal en raison de l’aplatissement de la courbe des taux (question 4). De l’autre, les emprunteurs ont massivement renégocié leurs prêts ces dernières années, ce qui va à terme éroder le rendement moyen des encours, c’est-à-dire les intérêts produits par l’ensemble des prêts. L’atrophie des rendements sur l’ensemble des marchés met par ailleurs le modèle d’affaires des sociétés de gestion à rude épreuve. Pour conserver les mêmes niveaux de performance que par le passé, celles-ci sont obligées d’investir dans des actifs toujours plus risqués et d’échéance toujours plus éloignée. Les emprunts d’Etat pouvant désormais difficilement être considérés comme des actifs sans risque, elles ont également dû revoir le rôle des titres souverains dans la construction de leurs portefeuilles. Les performances délivrées aux investisseurs étant orientées à la baisse, les « asset managers » sont également contraints de reconsidérer leurs frais de gestion. Les filiales d’assurance-vie sont quant à elles en première ligne. Il devient en effet de moins en moins rentable de vendre de l’assurance-vie en euros, offrant la garantie du capital et, pour ce faire, investie essentiellement en obligations. Pour toutes ces raisons, la BCE commence à s’inquiéter d’un problème de rentabilité des banques. « Les grandes banques diversifiées sur plusieurs métiers et plusieurs géographies vont limiter les pertes de revenus et les risques, mais les banques de dépôt toutes simples, qui font du crédit immobilier et financent les PME, risquent de calancher les unes après les autres », analyse un grand banquier français.

Les taux bas sont-ils là pour longtemps ?

Tous les spécialistes en conviennent : les taux ne sont donc pas près de remonter . « Pour une remontée des taux longs, il faudrait soit une remontée de la croissance potentielle, soit une hausse de l’inflation [...], soit un important recours aux déficits budgétaires, soit un krach obligataire, soit une combinaison de ces facteurs », relève un rapport d’Amundi. En ce qui concerne la croissance, les moteurs traditionnels sont aujourd’hui trop peu puissants, au point que se développe la thèse d’une « stagnation séculaire ». Un changement rapide en matière d’inflation et de politique monétaire n’est pas plus probable. A la BCE, on est d’ailleurs loin de crier victoire sur le terrain de l’inflation, qui a peu de chances de redevenir positive avant l’automne. « Et, ensuite, il y a un risque de voir l’inflation se fixer autour de 1 %, ce qui justifiera de maintenir une politique accommodante », commente un proche de l’institution.

Quels sont les effets d’aubaine pour l’industrie bancaire ?

Les banques pourraient potentiellement réaliser de jolies plus-values sur les obligations souveraines présentes à leur portefeuille, en les cédant à la BCE. Pour quelle raison ? Les banques sont généralement gorgées d’emprunt d’Etat, avec une forte appétence pour la dette de leur pays d’origine. Or, si les Etats les plus sûrs de la zone euro (Allemagne, France…) s’endettent à très bon compte actuellement, cela n’a pas toujours été le cas. Par exemple, pour un emprunt à 10 ans souscrit en 2011, la France devait consentir un taux d’environ 3,5 %, un niveau de rendement très recherché aujourd’hui, qui renforce mécaniquement la valeur de ce titre. Depuis le début du QE (entre mars et décembre 2015) les banques de la zone euro auraient ainsi cédé pour 283 milliards d’euros nets d’obligations de long terme. Autre effet positif : les taux très bas solvabilisent les emprunteurs, si bien que les banques profitent d’une véritable chute de leur coût du risque. Concrètement, elles réduisent les provisions sur les risques de non-remboursement de crédits. Cet effet puissant a permis à BNP Paribas et à Société Générale d’afficher des bénéfices en hausse au premier trimestre 2016.

Quelles ­conséquences ­sociales ?

Pour faire face à l’érosion de leur marge structurelle provoquée par l’aplatissement de la courbe des taux, les banques françaises multiplient des plans d’économies. « Il faut s’attendre à ce que les banques réduisent leur nombre d’agences, indique le sous-gouverneur de la Banque de France, Robert Ophèle, dans une contribution pour l’Institut Messine sur les taux négatifs. Beaucoup d’emplois dans le secteur bancaire pourraient à terme être menacés, dans un secteur qui représente aujourd’hui tout de même près de 400.000 emplois directs en France. »

Comment les taux bas poussent les banques à faire évoluer leurs modèles ?

Pour faire face, les banques doivent faire évoluer leur modèle commercial, en privilégiant les revenus de commissions (facturation d’un service) sur les revenus d’intérêts, fortement sous pression. Toutes y travaillent, notamment en remodelant leur grille tarifaire. Ce n’est pas un hasard si les grandes banques commerciales ont décidé de facturer la tenue de compte en 2016, à raison de plusieurs dizaines d’euros par an et par client. Pour les banques en ligne, fondées sur un modèle de rémunération exclusivement lié à la transformation d’épargne bancaire, le choc est encore plus rude. Si bien qu’ING Direct s’est mis à facturer certains comptes bancaires. Au-delà de l’arme tarifaire, les banques doivent faire preuve de créativité en inventant de nouveaux services pour leurs clients, sources de nouveaux revenus. Leurs filiales d’assurance-vie doivent elles aussi changer de paradigme, en réorientant davantage les épargnants vers les unités de compte (UC), des supports qui ne donnent pas la garantie du capital et qui reposent sur une partie d’actions. La vente d’UC a connu un frémissement en 2015, mais se heurte toujours à l’aversion au risque de la majorité des épargnants.

Quels sont les risques d’une sortie de cette politique de taux bas ?

Les banques françaises prêtent actuellement à des taux particulièrement faibles, ce qui n’est pas sans risque pour l’avenir. Le cas du crédit immobilier est emblématique : les banques prêtent actuellement sans peine à 1,81 % en moyenne. Mais, à force de conditions extrêmement favorables aux clients, le rendement moyen de l’encours (les intérêts produits par l’ensemble des prêts accordés par la banque) s’érode et les revenus de la banque diminuent dangereusement. Si à l’avenir les taux remontaient, les banques seraient prises en tenaille : côté dépenses, des ressources onéreuses. Côté recettes, un portefeuille de crédits très peu rémunérateur.

Pour les assureurs-vie, une remontée des taux d’intérêt n’aura pas du tout les mêmes conséquences selon qu’elle se fera en douceur ou brutalement. Pour ces grands détenteurs d’obligations, l’idéal serait une hausse progressive et sans trop de volatilité. Alors qu’ils doivent acheter en permanence de nouveaux titres pour remplacer les obligations arrivant à maturité, cela leur permettrait de réinvestir au fil de l’eau sans subir trop de pertes. A contrario, ils redoutent une remontée trop abrupte des taux. Cela pourrait inciter certains opérateurs à ouvrir de nouveaux fonds plus rémunérateurs et tourner au scénario catastrophe, si un nombre important de clients décidait de fermer leurs vieux contrats pour profiter de cette aubaine. Un tel cas de figure pourrait causer de sérieux problèmes de liquidité à certains assureurs.


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 Sujet du message: Re: Taux négatifs, argent sale? marché débile?
MessagePublié: 14 Juin 2016 09:42 
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ça y est le 10 ans allemand est négatif

les réacteurs de la DB commencent à entrer en fusion :lol:

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