Intéressant merci

Le nouvel audit énergétique sur les maisons : détonateur de bombe sociale ?

Il y a deux ans, Olivier Sichel, numéro 2 de la Caisse des dépôts et consignations, directeur général de la Banque des territoires, avait reçu du gouvernement la mission de quantifier le coût de la rénovation énergétique et d’imaginer des aides efficaces. Pour les maisons individuelles, son rapport parvenait au coût moyen pour les maisons de 40.000 euros. Les spécialistes de la rénovation énergétique évoquent même une fourchette dont ce montant serait la partie basse, et allant jusqu’à 60.000 euros. La valeur de ces maisons, pour la plupart situées en zones non tendues ou moyennement tendues, en périphérie de nos villes moyennes, mais également de nos métropoles, est de l’ordre de 80.000 à 150.000 euros. Ce sont des ménages aux revenus modestes ou intermédiaires qui les ont fait construire. Ils vont devoir consentir sur le prix de vente une réfaction en toute hypothèse du montant des travaux à réaliser.

En somme, au-delà du progrès quant à la transparence, c’est toute une génération de propriétaires cédants qu’on va appauvrir. Ceux-là n’encaisseront pas une moindre plus-value, tels les copropriétaires des grandes villes ou des villes moyennes les plus attractives : ils auront acheté au prix d’efforts considérables une maison dont la valeur sera décotée de 30% ou de 40%. Personne ne dit cela dans la classe politique, ou par cécité ou par calcul : comment le reconnaître sans risquer de provoquer des troubles sociaux ? Les ménages ainsi frappés au portefeuille relèvent de la même sociologie que les gilets jaunes. C’est une cruelle évidence, cruelle et inquiétante.

https://www.capital.fr/immobilier/le-no ... le-1464653

Il n'y a pas de révolution tant que la petite bourgeoisie n'en veut pas. Là, quand on commence à s'en prendre à ce qui représente souvent plus de 80 du patrimoine de cette population, ça change la donne.

Je pense que c'est plutôt la (très) grande bourgeoisie qui fait les révolutions, et la grande bourgeoisie n'habite pas dans des maisons de 80 à 150.000 euros donc dans des zones sans emploi et sans services.

C'est le nombre qui fera la différence. Je ne sais pas à combien tu estimes le nombre de "grand bourgeois", mais les "petit bourgeois" dans lesquels j'inclus les profs, les commerçants, les cadres à moins de 3K€/mois, qu'ils habitent en périphérie ou dans les grandes métropoles commencent à avoir des problèmes d'argent depuis quelques mois. J'interroge souvent mes commerçants sur leur ressenti et leur clientèle, c'est la première fois que je ressens un tel raz le bol du système de leur part (je ne parle pas des généralités des commerçants sur les impots etc...), en ce moment j'ai l'impression qu'ils ont besoin de parler. 4 boulangers ont fermé boutique depuis janvier dans ma ville relativement aisée et au moins 6 commerces dans la grande rue commerçante qui dot compter une trentaines de boutiques. Il parait que le remboursement des aides Covid est responsable de plus de la moitié des fermetures, personne n'en parle.

Idem quand j'interroge mes amis profs, avec qui je n'ai pas de filtres, là aussi depuis quelques mois je sens un gros malaise, aussi bien par rapport au ministère (ce qui n'est pas nouveau) au comportement des parents et des élèves, et sur de nouvelles thématiques, ce qui m'étonne pour des gens relativement de gauche.

Si tu commences à leur dire qu'au bout des 15/20/25 ans de remboursement de prêt ils devront encore se serrer la ceinture, ça va poser un nouveau problème très sérieux.

D’autant plus qu’une bonne partie a aussi un peu de locatif, par héritage ou investissement... et ne pourront plus louer.
Effet de domino, d’autant plus que les règles vont se durcir progressivement.

"Vous ne possèderez rien..."

Ce ne sont pas ces gens-là qui vivent dans des maisons à 80.000 euros, ou alors posséder une (2, 3...) voiture vous flingue financièrement encore beaucoup plus que je le pensais.
80.000 c'est quoi ? Un ancien coron, une ferme petite ou moyenne délabrée depuis plusieurs décennies.
Pour moi 150.000 c'est un logement étudiant/jeune célibataire dans la moyenne (30-35 m2 dans une ville dont les diplômes ne vaudront rien ou 18 m2 à Paris ou dans une commune des Hauts-de-Seine morte mais qui a une police municipale et éventuellement un établissement d'enseignement réputé), et 80.000 c'est Liévin. C'est de la bourgeoisie par défaut, parce que n'est ni noble ni paysan ni ecclésiastique, mais c'est son degré le plus bas.

Je lis rarement ce qu'écrit Paris, mais en l'occurrence, ça me paraît très-pertinent.

Pour info, dans mon "Coin de Quercy", il n'y a aucun bien '"valable'" à vendre, et s'il en surgit un, il est raflé dans la quinzaine. Le moindre bien pouilleux ("délabré") se vend plus de 100 000€.
Mme le Maire actuel a acheté près de 150 000€ l'ancien presbytère de mon village, en quasi-ruine et l'a restauré pour 300 000€. Facture totale salée ; mais les paysans sont riches ici.
Grands bourgeois ?...

Ce qui ne se vend pas ? Les maisons jolies-mais-sans-jardin; les maisons semi-troglodytes suintantes d'humidité ; les maisons inondables ou sans aucune vue.

Des amis m'appellent ce soir pour savoir si j'avais encore une chambre disponible pour la 1ère semaine d'août : car Lot ou Dordogne, tout est déjà réservé, "booké", partout.
Pour info, dans mon village, une semaine pour 2 avec pt-déj, c'est 950€ (des Anglais qui n'apparaissent pas sur les grandes plateformes Booking etc.). Leurs résa de l'été sont déjà full à 75%, pour jacter franglais.
Mes voisins aussi, ingénieurs bossant en télétravail + 3, voire 4, chambres-studios: des réservations de mai à octobre.
Bourgeoise ? À quel seuil ? Est-ce une notion financière ? Culturelle ?
Et devant chez moi, sur le GR, déjà une bonne quarantaine de marcheurs par jour, qu'il faudra nourrir, loger...

Pour conclure, le marché immo est bloqué, faute de biens corrects à vendre; le marché de la location touristique explose.

Mais je n'ai toujours pas de prise électrique pour les voitures des Parigots. La mairie en a fait installer 2.
Ces doryphores viennent en Zoé ou Testa, avec la trottinette électrique dans le coffre de toit. LoooL
Et je n'ai pas non plus de Suze; chez nous on boit la Salers ou l'Avèze. Etc.

J'avoue que j'attends la saison avec un frétillement d'impatience ; d'autant que je vais me mettre en micro-entreprise.

Je crois que les pauvres sont dans la périphérie des grandes villes, dans l'Artois, dans le nord du Loir et Cher, dans le bas de l'Aisne, et dans la Creuse, pour ne pas oublier nos chers disparus.

J'ai dû mal comprendre l'article alors. J'ai compris que 40.000€ de travaux c'est la moyenne, et 60.000€ de travaux c'est surtout pour des maisons qui valent 80 à 150.000 €. Il me semble que le prix moyen d'une maison en France c'est 250/270.000€. Donc si il faut payer 40.000 € pour vendre une maison mise aux normes à 250/300.000€, ça va faire très mal.