Les Banques centrales accumulent les réserves d'orL'Agefi
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Au troisième trimestre, elles ont acheté 400 tonnes du métal précieux. Un record historique.
Cela représente à peine 20 mètres cubes, soit tout juste le volume d’une camionnette, mais les 400 tonnes d’or achetées par les banques centrales au troisième trimestre constituent bien un record. Selon le rapport du World Gold Council publié cette semaine, ces chiffres représentent plus de quatre fois les 90 tonnes du troisième trimestre 2021 et presque le double du précédent record de 241 tonnes acquises par ces institutions au troisième trimestre 2018. Sur les neuf premiers mois de l’année, les achats des banques centrales ont représenté 673 tonnes, soit un volume supérieur à ceux observés durant une année entière pour ce type d'acheteurs depuis 1967. A titre de comparaison, la demande totale d’or pour le troisième trimestre a atteint 1.881 tonnes, en hausse de 28% par rapport à la même période en 2021.
Les achats des banques centrales ont fait plus que compenser les sorties de presque 230 tonnes observées sur les produits indiciels cotés (ETP) pendant le trimestre. Ces retraits ont été provoqués par le coût d’opportunité que représente le métal précieux par rapport aux emprunts d’Etat américain ou au dollar. Impossible cependant d’avoir le détail des achats d’or par les banques centrales, car les transactions publiées proviennent des chiffres déclarés – auprès du Fonds monétaire international par exemple - et d’une estimation de ceux qui ne le sont pas. «Ce n’est pas rare, car toutes les institutions officielles ne déclarent pas publiquement leurs avoirs en or ou peuvent le faire avec un certain décalage », explique le World Gold Council. Il est donc aussi possible qu’une certaine partie de ces transactions aient eu lieu avant le troisième trimestre.
Il n’empêche, ces volumes restent impressionnants. D’autant que seulement certaines banques centrales ont les capacités d’acquérir de grandes quantités d’or. Au cours moyen du troisième trimestre, à 1.716 euros l’once, ces 400 tonnes représentent environ 24 milliards d’euros. Parmi celles qui pourraient avoir augmenté leurs réserves, la Russie, la Chine et l’Inde sont parfois citées. Elles se situent déjà respectivement au 5e, 6e et 9e rang des banques centrales détentrices d’or, avec 2.300, 1950 et 785 tonnes en réserve. Le trio de tête reste dominé par les Etats-Unis, avec 8.130 tonnes, l’Allemagne, avec 3.350 tonnes et l’Italie avec 2.450 tonnes. La Banque de France se situe en quatrième position avec 2.435 tonnes d’or dans ses coffres. Davantage qu’une camionnette.