karagold a écrit:
OK avec toi. Je parlais uniquement des mines non-hedgées.
Je dirais que cela fait déjà pas mal de temps que les mines non hedgées ont fermé leurs portes. Du coup, la production se concentre toujours davantage sur des projets miniers géants qui requièrent de telles mises en fonds pour financer les travaux de développement (infrastructures routières et minières, génie civil,...) qu'il est inconcevable que la production future ne soit pas hedgée, c'est-à-dire très concrètement gagée auprès des banques. Le hedging ce n'est rien d'autre que cela. Et au final, on se retrouve en situation de surproduction chronique et des prix beaucoup trop bas qui font qu'il n'est pas concevable de penser rentrer dans ses frais en dehors de projets miniers géants (d'ailleurs, il se passe strictement la même chose à tous les échelons de notre société : paquebots géants pour les croisiéristes, porte-containers géants pour le fret maritime, avions géants pour le transport de passagers,...). Le projet minier de Pascua-Lama, c'est 8 milliards de dollars dont 4 avaient déjà été engagés à la fin décembre 2012, et sans doute énormément plus au final.
En gros, le marché des matières premières se concentre désormais quasi-exclusivement sur des projets géants qui requièrent d'énormes investissements, mais ne coûtent quasiment rien en charges d'exploitation une fois lancés, au détriment de projets plus modestes d'exploitation de ressources immédiatement accessibles qui ne requièrent aucun investissement, mais coûtent très cher en charges d'exploitation aux cours actuels. Les récents craquements en provenance de Barrick Gold et de Rio Tinto montrent qu'on a sans doute atteint les limites de cette course au gigantisme.