Suivre les cours de l'or et de l'argent permet au moins une chose: la remise en question de tous les principes qu'on nous enseigne dans les cours d'Économie, micro comme macro.
Le prix du marché est actuellement sous le coût de revient unitaire de production.
Cela est-il possible ?
Uniquement en fin de période de surproduction, lorsque les stocks se sont trop accumulés et/ou lorsque la demande chute brutalement, ou encore lors de la survenance d'une nouvelle source abondante moins coûteuse.
La demande n'a pas chuté brutalement, ou alors j'ai raté un épisode secret, bien au contraire: l'US mint vole de records en recors.
Les stocks n'étaient pas au plus hauts. Les entités stockantes ne déstockent plus, pas du moins à ma connaissance et je n'ai pas eu vent d'une découverte d'un gisement à une contenance telle qu'elle ferait passer la quantités d'eau sur terre pour une rareté singulière.
La seule explication que je puisse entrevoir est celle qui m'est apparue durant ma toilette du matin:
On vit une période formidable de taux négatifs sur les obligations. Les taux d'intérêts du "sans risque" est ce qui permet de "benchmarker" le prix d'à peu près tout le reste qui nous entoure.
L'or, c'est le risque zéro, et donc la contrepartie c'est rendement zéro.
Les bons du Trésor, c'est risque infime, tellement qu'on va arrondir à zéro. Mais bon, ce risque est quand même rémunéré car contrairement à l'or, les bons du Trésor ont une contrepartie (l'or n'a aucune contrepartie). Si le "sans risque-Avec contrepartie" rémunère négativement, alors il est dès lors injuste que le "sans risque-sans contrepartie" rémunère zéro, cela le rendrait beaucoup plus attractif.
Donc AMHA, tant qu'il y aura dans ce monde une seule obligation d'emprunt publique d'un pays du G20 qui rémunère un taux négatif, l'or risque de se faire pénaliser en rapportant encore moins. Et comme cela ne peut pas se faire sur sa rémunération nulle, elle se fait sur son prix: la détention d'or va rapporter moins au fil du temps.
La longévité de cet equilibrum est évidement compromise par le temps: Un taux négatif sur les emprunts publiques va entraîner une goinfrerie de dettes qui, une fois passé un point de non-retour sur lequel on a du mal à s'accorder, fera grimper le taux de risque de défaut de quasi-zéro à quasi-100 pourcent. Tout comme la baisse du prix de l'or une fois sous le seuil d'arrêt de toute production, même artisanale ou clandestine ne pourra perdurer longtemps en l'absence de toute offre, ce qui propulsera le prix instantanément à une altitude qui voit d'habitude exploser les vaisseaux de Virgin Galactic.
En un mot: c'est le moment de se gaver grave !