Le groupe, coté à Londres, a tenu son assemblée générale dans un contexte tendu.
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L'assemblée générale de Plus500, qui se tenait mercredi, n'a pas été des plus sereines. Le courtier en ligne qui avait tout, jusqu'alors, d'une success-story, a connu une véritable descente aux enfers ces dernières semaines. Le groupe israélien, coté à Londres, spécialiste des CFD (des produits dérivés qui suivent le comportement d'un indice ou d'une action), est dans le collimateur du régulateur britannique depuis quelques mois. La FCA a demandé à sa filiale britannique, Plus500UK, une revue de certaines procédures, concernant notamment la lutte contre le blanchiment. Elle a ensuite ordonné, en mai, le gel d'une partie des comptes des clients, provoquant la colère de nombreux petits porteurs.
Pour Plus500, le mal est fait. L'action a chuté de 67 % la semaine dernière après l'annonce du gel de la FCA, avant de remonter ces derniers jours. Le groupe a depuis reconnu que ses revenus ont été « significativement » affectés par cette décision, tout en cherchant à rassurer les clients et actionnaires : "Plus500 a un "business model" solide ", a indiqué le président, Alastair Gordon.
La société, encore discrète en France mais bien connue au Royaume-Uni, déchaîne les passions dans le petit monde des investisseurs en ligne. Elle a fait l'objet de plusieurs attaques d'analystes et de professionnels de marché. Des fonds alternatifs ont ouvertement dit prendre des positions de vente à découvert, tel le « hedge fund » américain Cable Car Capital. Sur son site, ce dernier assure que l'action peut tomber à 76 pence, contre 322 pence aujourd'hui ! Gotham City Research, qui fut à l'origine de la chute de l'espagnol Gowex, a aussi tiré à boulets rouges sur le courtier. Mais Plus500 a aussi ses « défenseurs », tels Odey Asset Management, qui a augmenté la semaine dernière sa participation dans le groupe, en pleine tourmente.
Bien avant qu'il ne défraie la chronique, le groupe d'Haïfa, en Israël, avait suscité nombre d'interrogations par sa formidable ascension. Il avait été l'un des rares courtiers en ligne à indiquer publiquement ne pas avoir souffert du brusque mouvement du franc suisse face à l'euro, en janvier. Son cours avait d'ailleurs été multiplié par 7 entre son entrée en Bourse, en juillet 2013, et fin avril.
Plus500 a publié au titre de 2014 un chiffre d'affaires de 229 millions de dollars, en hausse de 99 %, et revendique près de 106.000 clients dits « actifs ». « Il s'est énormément développé partout en Europe ces derniers temps avec des techniques marketing agressives. Il a profité notamment des différences dans la régulation européenne, en choisissant de suivre plutôt les règles du régulateur chypriote pour ouvrir certains nouveaux comptes » , grince un concurrent.
M. A., Les Echos
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