Bruno Bertez écrivait cet article prémonitoire en 2011...Citer:
02-05-2011
Ben Shalom Bernanke, chairman of the ‘Federal Reserve’ de 2006 à 2014 et
Timothy Franz Geithner, President of the ‘Federal Reserve Bank of New York’ de 2003 à 2009, sont tous deux pour un dollar fort. Ils l’ont répété ces derniers jours. Les économistes, les médias, se gaussent. Ils disent : « ils se fichent de nous puisque la création de dollars couplée avec les taux zéro provoque une dévaluation de la monnaie ». Pourtant nous sommes persuadés qu’il faut écouter Bernanke et Geithner. Mais il faut une écoute spéciale, un peu distraite, qui attache peu d’importance à l’apparence de ce qui est dit et qui en attache beaucoup à ce qui est sous-jacent, soigneusement occulté. Bernanke et Geithner veulent ce qu’ils appellent « un dollar fort ». Mais dans leur pensée et dans leur conception, un dollar fort ce n’est pas, comme on le croit, un dollar cher. C’est un dollar qui impose sa loi, c’est un dollar que l’on force à accepter, un dollar que l’on continue de stocker. Bref, un dollar qui, négativement, faute d’alternative et à la faveur de la puissance militaire, continue de bénéficier de son rôle de monnaie impériale, de safe-haven. Ils veulent un dollar à la fois faible en prix mais en même temps roi.
La force à laquelle ils se réfèrent n’est pas mesurée par le niveau du Dollar Index, elle est mesurée par la quantité de réserves que les créanciers internationaux acceptent de conserver. Ce qui compte pour Bernanke et Geithner, ce n’est pas le cours, mais la demande de dollars. Sous cet angle, le dollar est fort, très fort.
A la fin de la semaine dernière, les réserves internationales essentiellement composées de dollars étaient de 9,66 trillions, en hausse de 22% sur un an et de 45% sur deux ans. A la même date, la Fed détenait pour comptes étrangers 3,5 trillions de Treasuries et de titres des Agences, un stock en hausse de près de 13% sur un an.
Un dollar qui baisse en tant qu’outil de régulation volontariste manipulé par la Fed et le Trésor n’est pas un dollar faible. C’est, paradoxalement, un dollar fort. Un dollar fort parce que le monde global et les créditeurs l’acceptent. Le fait qu’ils poussent des cris d’orfraie n’a strictement aucune importance et doit être pris comme un simple habillage trompeur de la situation. La force du dollar, c’est de pouvoir baisser, de pouvoir imposer sa dépréciation, de pouvoir être dévalué, dévalorisé, avili et qu’en même temps, malgré tout, de continuer d’être accepté, stocké, mis en réserve. Un dollar qui se permet de baisser et reste ce qu’il est, c’est à dire conserve son statut, est un dollar authentiquement fort.https://leblogalupus.com/2011/05/02/lor-est-la-monnaie-des-rois-par-bruno-bertez/Citer:
29-03-2025
Surévaluation du dollar américain pondéré en fonction des échanges commerciaux :
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Un dollar américain trop fort nuit à la compétitivité du pays à l'échelle mondiale, car le coût des produits fabriqués aux États-Unis augmente, ce qui nuit particulièrement au secteur manufacturier. Cela s'explique par le fait que les pays vendent davantage de biens aux États-Unis que ceux-ci ne leur en vendent (déficit commercial) et reçoivent en échange des dollars américains.
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Ils utilisent ensuite ces dollars pour acheter des obligations d'État américaines, ce qui au final, renforce la monnaie au fil du temps.
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Les performances exceptionnelles du marché boursier américain au cours des 15 dernières années ont également attiré des milliers de milliards d’épargne étrangère qui ont également soutenu la force de la monnaie.
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Le dollar américain est également la réserve monétaire mondiale, ce qui crée une forte demande pour cette monnaie par nature.
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L'indice du dollar américain pondéré en fonction des échanges commerciaux réels de la Réserve fédérale atteint son plus haut niveau depuis 40 ans. Cet indice mesure la valeur du billet vert en fonction de sa compétitivité par rapport à ses partenaires commerciaux et inclut 26 devises.
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La dernière fois que le dollar américain était si cher, le ‘Plaza Accord’ a été mis en œuvre entre les pays du G-5 pour déprécier la valeur du dollar. Cet indicateur est d'autant plus important ici que l'indice populaire du dollar américain est davantage lié aux flux financiers et ne comprend que six devises. De plus, l'euro représente la majeure partie du panier, soit 57,6 %.
https://globalmarketsinvestor.beehiiv.com/p/will-tariffs-limit-economic-growthCiter:
01-04-2025
Grégory Raymond - @gregory_raymond -
https://x.com/gregory_raymond/status/1907123623376441769Stephen Miran(*), financier devenu chef des conseillers économiques de Trump, a théorisé une vision radicale du commerce mondial : le dollar est trop fort et cela détruit l’industrie américaine.
La faute, selon lui, à son statut de monnaie de réserve mondiale.
Pourquoi le dollar est-il "trop fort" ?
Parce qu’il est la principale monnaie utilisée dans le monde.
Les pays ont besoin de dollars pour commercer et constituer leurs réserves.
Résultat : une demande constante qui fait grimper sa valeur.
Pour répondre à cette demande mondiale, les États-Unis doivent exporter des dollars, donc importer plus qu’ils n’exportent. Cela creuse leur déficit commercial, renchérit leurs exportations, affaiblit leur industrie.
La solution de
Stephen Miran : baisser le dollar à tout prix. Mais affaiblir le dollar seul ne suffit pas.
Il faut forcer les autres à participer.
• C’est là qu’apparaît le projet d’un "
Mar-a-Lago Accord", inspiré du Plaza Accord de 1985.
• L’idée : une dévaluation coordonnée, négociée… à la Trump
Comment convaincre les autres pays ?
Par une nouvelle doctrine géo-économique :
• Tarifs douaniers pour les récalcitrants, soutien militaire pour les dociles.
• Un monde divisé en zones vertes, jaunes et rouges selon leur alignement avec Washington.
(*)
Stephen Ira Miran est un économiste américain. Il est stratège principal chez Hudson Bay Capital Management, cofondateur de la société de gestion d'actifs Amberwave Partners et fellow adjoint à l'Manhattan Institute. Wikipédia
Enseignement : Université Harvard, Université de Boston
Fonction : Chair of the Council of Economic Advisers of United States depuis 2025Citer:
@Grok (03-03-2025) :
1. Qu’est-ce que le Plaza Accord de 1985 ?
Le Plaza Accord est un accord international signé le 22 septembre 1985 à l’hôtel Plaza de New York par cinq grandes puissances économiques de l’époque, connues sous le nom de G5 : les États-Unis, la France, l’Allemagne de l’Ouest, le Japon et le Royaume-Uni. L’objectif principal de cet accord était de dévaluer le dollar américain par rapport aux autres grandes monnaies, notamment le yen japonais, le mark allemand, le franc français et la livre sterling.
Contexte : À l’époque, le dollar américain était extrêmement fort, en partie à cause de politiques monétaires restrictives aux États-Unis sous l’administration Reagan et de l’attractivité des actifs américains pour les investisseurs mondiaux.
Cette surévaluation du dollar rendait les exportations américaines très chères, ce qui nuisait à l’industrie américaine (comme l’automobile ou les fabricants de biens lourds, par exemple Caterpillar). En parallèle, les importations en provenance du Japon et d’Europe étaient très bon marché, creusant le déficit commercial des États-Unis.
Les États-Unis faisaient face à une pression croissante de la part de leur industrie et du Congrès, qui menaçait d’adopter des lois protectionnistes pour limiter les importations.
Objectif et mécanisme : Les pays du G5 se sont mis d’accord pour intervenir sur les marchés des changes afin de faire baisser la valeur du dollar. Cela signifiait vendre des dollars et acheter des monnaies comme le yen et le mark.
Résultat : entre 1985 et 1986, le yen japonais, par exemple, est passé de 242 yens pour 1 dollar à 153 yens, soit une appréciation massive du yen (presque un doublement de sa valeur). Le dollar a également perdu de la valeur face au mark allemand, au franc français et à la livre sterling.
Conséquences :
Pour les États-Unis : La dévaluation du dollar a rendu les exportations américaines plus compétitives, ce qui a aidé des secteurs comme l’automobile et la technologie (IBM, Motorola). Cela a aussi permis de réduire le déficit commercial américain.
Pour le Japon : L’appréciation du yen a eu des effets mitigés. D’un côté, elle a freiné les exportations japonaises, mais de l’autre, elle a contribué à une bulle spéculative dans les années 1987-1989 (notamment dans l’immobilier et la bourse). Quand cette bulle a éclaté, le Japon est entré dans une période de stagnation économique appelée la « décennie perdue » (Lost Decade), dont les effets se font encore sentir aujourd’hui.
Pour les pays en développement : Des pays comme la Corée du Sud, la Thaïlande ou le Brésil ont bénéficié de cet accord, car leurs monnaies sont devenues plus compétitives par rapport au yen et au mark, stimulant leurs exportations.
Importance historique : Le Plaza Accord est considéré comme un moment clé dans l’histoire économique mondiale, car il a marqué une tentative réussie de coordination internationale pour ajuster les taux de change. Cependant, il a aussi montré les limites de telles interventions, notamment à cause des effets secondaires imprévus, comme la bulle japonaise.
2. Qu’est-ce que le projet Mar-a-Lago Accord ?
Le Mar-a-Lago Accord est une proposition théorisée par Stephen Miran, un financier devenu chef des conseillers économiques de Donald Trump dans le contexte de l’administration Trump en 2025 (selon le post de Grégory Raymond). Ce projet s’inspire directement du Plaza Accord de 1985, mais avec une approche plus agressive et unilatérale, typique de la vision économique de Trump.
Contexte : Stephen Miran considère que le dollar américain est trop fort à cause de son statut de monnaie de réserve mondiale. Ce statut crée une demande constante pour le dollar (les pays en ont besoin pour le commerce international et pour constituer leurs réserves), ce qui fait grimper sa valeur.
Un dollar fort rend les exportations américaines chères et les importations bon marché, ce qui creuse le déficit commercial des États-Unis et affaiblit l’industrie américaine (comme l’industrie manufacturière).
Miran propose donc de dévaluer le dollar pour relancer l’industrie américaine et ramener des emplois manufacturiers aux États-Unis.
Objectif et mécanisme : Le ‘Mar-a-Lago Accord’ vise une dévaluation coordonnée du dollar, mais cette fois-ci, elle serait « négociée à la Trump », c’est-à-dire avec une approche plus coercitive.
L’idée est de forcer les autres pays à participer à cette dévaluation en augmentant la valeur de leurs propres monnaies (comme l’euro, le yen ou le yuan) par rapport au dollar.
Pour convaincre (ou forcer) les autres pays, Miran propose une stratégie géo-économique agressive :
• Tarifs douaniers pour les pays qui refusent de coopérer (zones « rouges »).
• Soutien militaire et allègements tarifaires pour les pays qui se plient aux exigences américaines (zones « vertes »).
• Des mesures comme des taxes sur l’usage du dollar ou des pressions via la dette américaine pour inciter les pays à se conformer.
Inspiration du Plaza Accord : Comme le Plaza Accord, le Mar-a-Lago Accord cherche à ajuster les taux de change pour favoriser les exportations américaines.
Cependant, là où le Plaza Accord était un effort multilatéral basé sur la coopération, le Mar-a-Lago Accord est présenté comme une initiative plus unilatérale, utilisant des leviers de pression (tarifs, sanctions, etc.) pour imposer la volonté des États-Unis.
Conséquences potentielles (selon le thread) :
• Pour les États-Unis : Si le plan fonctionne, cela pourrait relancer l’industrie américaine en rendant les exportations plus compétitives. Cependant, il y a des risques majeurs, comme une perte de confiance dans le dollar (ce que Miran appelle le « privilège exorbitant »), une hausse de l’inflation, ou même une dédollarisation progressive si les autres pays se détournent du dollar.
• Pour l’Europe : Une appréciation de l’euro pourrait freiner les exportations européennes et fragiliser une économie déjà en croissance lente. Des pays comme l’Allemagne et la France sont réticents à un tel accord.
• Pour la Chine : Pékin refuse une réévaluation du yuan, car cela nuirait à sa compétitivité. Cela pourrait transformer la guerre commerciale en une guerre monétaire.
• Pour les pays émergents : Une appréciation de leurs monnaies face au dollar pourrait réduire la demande pour leurs exportations et alourdir leur dette libellée en dollars.
Critiques et contradictions :
• De nombreux économistes, comme Raghuram Rajan (ancien chef du FMI), pointent des contradictions dans le projet. Par exemple, affaiblir le dollar tout en maintenant son statut de monnaie de réserve est un équilibre difficile à atteindre.
• Si les États-Unis imposent des restrictions sur les avoirs en dollars ou créent un climat d’instabilité, les investisseurs mondiaux pourraient se détourner des actifs américains, ce qui augmenterait les coûts d’emprunt pour les États-Unis et freinerait leur économie.
Comparaison rapide entre les deux accords :
Aspect
• Plaza Accord (1985)
• Mar-a-Lago Accord (projet 2025)
Objectif
• Dévaluer le dollar pour aider les exportations US
• Dévaluer le dollar pour relancer l’industrie US
Approche
• Coopération multilatérale (G5)
• Pression unilatérale (tarifs, sanctions)
Contexte
• Dollar surévalué, déficit commercial US
• Dollar fort, déficit commercial, perte d’emplois
Méthode
• Intervention coordonnée sur les marchés
• Dévaluation forcée, pressions géo-économiques
Conséquences
• Réussite partielle, mais bulle au Japon
• Risques d’inflation, dédollarisation, tensions
Conclusion :
• Le Plaza Accord de 1985 a été une tentative réussie, mais imparfaite, de rééquilibrer les taux de change mondiaux par la coopération internationale. Il a aidé les États-Unis à court terme, mais a eu des effets secondaires négatifs, notamment pour le Japon.
• Le Mar-a-Lago Accord, tel que proposé par Stephen Miran, est une version plus agressive et risquée de cette idée, adaptée à la vision protectionniste de Trump. Il cherche à utiliser le dollar comme un levier de pouvoir, mais les contradictions et les risques (inflation, perte de confiance dans le dollar, tensions géopolitiques) rendent son succès incertain.
Pièce jointe:
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https://x.com/JL7508/status/1908086504104112300Premières conséquences des annonces de tarifs de Trump, comme l'explique Marc Fiorentino sur BFM Business, le dollar a baissé sensiblement, ainsi que le prix du pétrole qui pourrait chuter jusqu'à 30 ou 40 dollars le baril selon lui !