baratribord a écrit:
Je vais investir dans les 3000 euros en pièces d'argent.
L'idée c'est de récupérer un maximum de poids en argent pur
Salut,
D'après ma petite expérience, les principaux ennnemis de l'investisseur purement métal sont :
- acheter sur les points hauts, avec un sentiment d'urgence, façon "fièvre de l'or"
- au fur et à mesure qu'on connait mieux les pièces, se laisser progressivement porter à payer plus cher pour une plus-value numismatique : telle pièce est jolie, tel lot contient une année rare ; faudrait savoir si on veut être un piètre numismate ou un bon investisseur-métal ! Faudrait savoir si on veut le plus de silver par euro, ou si on se laisse distraire de ce but par un intérêt numismatique qui va faire inexorablement baisse le ratio poids d'argent acheté par euro investi.
- acheter cher parce qu'on veut une quantité importante et que, justement parce qu'on achète en période de prix relativement élevés, il n'y a pas de bonnes affaires sur les lots importants. C'est vrai notamment sur eBay où il y a toujours un newbie pour acheter les lots et empêcher les vraies bonnes affaires.
A supposer qu'on arrive à éviter ces écueils, je vois néanmoins deux approches possibles :
1) Si on est strictement sur l'investissement-métal, on devrait raisonner uniquement au prix du gramme de métal fin. Ainsi, des pièces moches, tordues, oxydées, trouées ou piquées, mais vendues très bon marché, on devrait sauter dessus. Et il est vrai que si le prix de l'argent fait x10, le coût de la fonte deviendra moindre, proportionnellement.
Je m'explique, à supposer que ça coûte 100 euros de faire fondre et affiner un lingot, sur un spot à 500 €/kg, il est normal que des pièces à fondre aient une décote de 20 % (=100/500). Par contre si le spot passe à 5000 €/kg, cette décote ne sera plus que 100/5000 = 2 % ce qui fait qu'elle s'annule quasiment. Donc on vendra ces pièces pour la fonte pour spot -2%. Du coup, si on a payé les pièces très moches à 250 euros le kg, bingo, on fait la culbute x20, alors que ceux qui ont acheté des belles pièces au spot, font seulement x10 (ou x12 en comptant une augmentation de la prime).
Cette approche "les pièces les moins chères quitte à ce qu'elles soient vraiment pourries" peut donc être très logique pour du TLT, en anticipant une très forte hausse des cours. C'est même la plus courageuse, on laisse de côté sa fierté de pseudo-collectionneur qui se fait plaisir avec des belles pièces, et on achète tout ce qui contient du silver avec comme seul critère un bas coût du gramme de silver fin.
2) deuxième approche
Pour autant, depuis quelques années, la hausse sur le silver tarde à venir. Si on attend que le spot augmente x10, on risque d'attendre longtemps. Et d'ici là, on peut avoir besoin de revendre. Et là, je pense que ce qui s'applique c'est "prime in, prime out". Autrement dit, je préfère payer plus cher des 50 F Hercule (disons spot à spot + 10 %) que des 10 F Turin qui sont peut-être trouvables à spot -30%, car le même différentiel similaire de prime se retrouvera à la revente. Ca me semble le mieux adapté pour faire une plus-value à moyen terme, après une hausse "modérée" de prix, hausse qui s'accompagne tout de même d'un engouement populaire (donc de personnes non-averties), engouement qui va se porter sur les pièces grosses et brillantes ! Je revendrai donc plus facilement et plus cher des 50 F Hercule que des 10 F Turin.
Ma philosophie (correspondant donc plutôt à la seconde approche sus-décrite) est donc :
-fuir toute prime strictement numismatique (années rares, particularités, état de conservation exceptionnel)
- mais quand même, pourvu que le surcroît à payer soit faible, choisir des pièces qui se revendent bien et se revendent un peu plus cher que le tout-venant.
- donc pièces modernes et nombreuses pour éviter de "s'embêter" avec l'évaluation numismatique. En 50 F Hercule, toutes ont la même valeur, sauf 1980. Une fois que je sais ça, je sais tout ce que j'ai besoin de savoir. Alors que des 50 cts 1F et 2F semeuse argent, plus anciennes, plus circulées et avec des années rares, ça oblige à prendre en compte des considérations numismatiques, ce qui prend du temps pour des modules qui ne contiennent que quelques grammes à la fois.
- du coup, j'ai toujours évité les lots trop hétérogènes, notamment s'ils contenaient des pièces de petit module ou des Turin.
- accessoirement, rester sur 2 ou 3 types de pièces, ça facilite grandement le stockage (rouleaux).
Cela dit, la première approche (pièces pourries ou moches pourvu qu'elles soient bon marché) serait la plus logique si on on anticipe une forte hausse des cours à long terme.
Ce que je dis là est assez schématique et pas forcément juste ; seul l'avenir nous le dira. Tout ça pour dire qu'il n'y pas une seule approche possible ; perso j'ai choisi d'éviter les Turin et les petits modules, mais peut-être que j'ai eu tort !